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La filière CRC travaille sur un « blé décarboné »

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Sans résidu de pesticide, étude de la biodiversité, blé décarboné ou traçabilité. A l’occasion des vingt ans de la filière CRC, ses représentants ont fait le point, lors d’un événement diffusé en ligne, le 10 juin, sur les gros dossiers en cours. La filière devrait dépasser, en 2021, la barre des 100 000 hectares couverts.

Etienne Henriot et Marc Bonnet, président et DG du GIE CRC  - © D.R.
Etienne Henriot et Marc Bonnet, président et DG du GIE CRC - © D.R.

Vingt ans après sa naissance, la filière Culture raisonnée contrôlée, CRC, regroupe 128 adhérents, dont 34 coopératives et négoces. Soit près de 3500 agriculteurs, produisant 500 000 tonnes de blé. « Depuis cinq ans, le nombre d’agriculteurs a augmenté de 130 %, et nous devrions dépasser les 100 000 hectares en 2021 », se réjouit Marc Bonnet, directeur général du GIE CRC. Forte de cette dynamique, la filière travaille sur plusieurs dossiers, en lien notamment avec le changement climatique. Un projet de recherche et développement, pour mettre au point un « blé décarboné », est ainsi actuellement en cours. « L’objectif est de limiter au maximum les rejets de gaz à effet de serre, tout en ne nuisant pas à la qualité du produit », précise Jean-Luc Billard, président de Caps vert, filiale de la coopérative Ynovae, à l’origine de la démarche CRC.

Premiers contrôles pour le sans résidus de pesticides

Annoncé en décembre dernier, lors de l’Assemblée générale de la filière, le projet « sans résidu de pesticides », se poursuit également. Cette nouvelle gamme est actuellement testée chez sept organismes stockeurs. Une dizaine d’agriculteurs est mobilisé dans chaque OS, pour des volumes allant de 500 à 1000 tonnes, suivant les organismes. Les premiers contrôles menés par l’organisme certificateur sont actuellement en cours, en amont des moissons à venir de l’été.

Mieux mesurer la biodiversité

Autre projet en cours, l’évolution du cahier des charges sur le sujet de la biodiversité. Depuis 2012, un inventaire est réalisé, centré sur des critères quantitatifs. L’objectif serait d’y ajouter un volet qualitatif, pour mieux mesurer l’impact des pratiques CRC sur les écosystèmes. « Nous nous prononcerons dans quelques mois sur la manière dont le travail des agriculteurs peut être mieux valorisé », explique Michel Deketelaere, directeur scientifique et référent CRC. Un volet carbone devrait également être ajouté au cahier des charges. « Les enjeux des gaz à effet de serre, du carbone, de la biodiversité sont étroitement liés, assure Jean-Luc Billard. L’action de la filière CRC ne suffira pas à modifier l’évolution du climat, mais nous nous devons d’être le plus vertueux possible. »

Un outil blockchain à l’étude

Dernière priorité du moment pour les dirigeants de la filière CRC : la traçabilité.« C’est une attente forte de nos adhérents, nous sommes en train d’élaborer des indicateurs à intégrer à une chaîne de traçabilité en cours de construction », précise Marc Bonnet. Un pilote, mené en partenariat avec la société Crystalchain, a été lancé il y a quelques jours pour tester un système informatique basé sur la blockchain. Les conclusions de ces travaux sont attendues à l’automne. Avant cela, la filière avait menée durant deux ans, avec AgroEDI Europe et Intercéréales, des travaux pour améliorer la traçabilité, grâce à un système centralisé. « Un pari réussi », conclut Marc Bonnet.