La filière volaille Label rouge attentive aux évolutions de l’affichage européen sur le bien-être animal
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Un temps inquiets d’une possible évolution des règles européennes concernant l’étiquetage des modes d’élevage, les acteurs de la filière volaille Label rouge ont, semble-t-il, été entendus par la Commission européenne. Les explications de Yann Nédélec, directeur de l’interprofession de la volaille de chair (Anvol).
« Plutôt rassuré, mais attentif à la suite des opérations. » Voilà, en une phrase, l’état d’esprit de Yann Nédélec, directeur de l’interprofession de la volaille de chair (Anvol), interrogé par Référence agro le 24 mars. Depuis quelques semaines, c’est l’ensemble des acteurs de la filière Label rouge, en particulier, qui s’inquiétaient des réflexions actuellement menées à Bruxelles. Dans le cadre de la révision en cours des normes de commercialisation européennes, la Commission européenne prévoit en effet de changer les règles concernant l’étiquetage des modes d’élevage des volailles.
Donner de la visibilité aux élevages de volaille vertueux
La Commission européenne envisageait d’allonger la liste des mentions que les producteurs peuvent afficher sur l’étiquette de la viande de volaille (voir encadré). Ses motivations sont simples : alors que les consommateurs sont de plus en plus attentifs au bien-être des volailles, ajouter des mentions permet de mieux caractériser les conditions d’élevage. « Selon nous, multiplier les étiquettes, c’est risquer d’orienter le consommateur vers des filières moins-disantes mais bien marketées », redoute Yann Nédélec. L’Anvol s’en est inquiétée fin janvier, rappelant que la France est le pays européen avec la plus grande production de volailles alternatives, avec 20 % de volailles bénéficiant d’un accès à l’extérieur, loin devant l’Italie (7 %).
Aménager la mention « élevé à l’intérieur-système extensif »
Une inquiétude que Bruxelles semble avoir entendu. Un communiqué publié le 14 février insistait sur le fait que « l’information aux consommateurs reste [sa] priorité absolue ». Mieux : la Commission européenne semble prête à s’approprier le compromis suggéré par l’Anvol et le Syndicat national des labels avicoles de France, Synalaf. « Nous proposons de rester sur cinq mentions, précise Yann Nédélec. L’idée serait de faire évoluer les contours du cahiers des charges intitulé “élevé à l’intérieur-système extensif”. » Différents aménagements pourraient y être intégrés, ouvrant cette étiquette à davantage d’éleveurs améliorant les conditions d’élevage sur leur exploitation.
« Des discussions sont en cours entre les différents services de la Commission, qui a déjà échangé avec les États membres sur cette base », explique Yann Nédélec. Si aucun calendrier n’est officiellement arrêté, ce dossier devrait aboutir dans les prochaines semaines, espère-t-il.
Les cinq mentions pour lesquelles l’UE propose actuellement un cahier des charges
- Alimenté avec X % de […], dont le cahier des charges précise le pourcentage d’un certain aliment (céréales, maïs, etc.) dans la formule d’alimentation.
- Élevé à l’intérieur - système extensif, avec des règles concernant la densité dans les bâtiments par mètre carré de surface au sol.
- Sortant à l’extérieur, avec des règles concernant l’accès permanent de la volaille à un parcours extérieur pendant la moitié de sa vie par exemple.
- Fermier - élevé en plein air, avec des règles concernant la densité d’occupation au mètre carré d’élevage et d’accès en permanence pendant la journée à un parcours extérieur recouvert de végétation.
- Fermier - élevé en liberté, avec la condition que la volaille ait accès en permanence pendant toute la journée à un parcours extérieur illimité.