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Label bas carbone, la filière vigne et vin espère finaliser sa méthodologie pour la fin de l’année

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La rédaction d’une méthodologie sectorielle vigne et vin pour le label bas carbone est en cours. Si les travaux ont dépassé le calendrier initialement fixé, ils sont désormais dans leur phase finale, bien que des inquiétudes subsistent. Explications avec Sophie Penavayre, responsable RSE à l’IFV.

Label bas carbone, la filière vigne et vin espère finaliser sa méthodologie pour la fin de l’année
Label bas carbone, la filière vigne et vin espère finaliser sa méthodologie pour la fin de l’année

Initialement annoncé pour fin 2021, le dépôt de la méthodologie vigne et vin pour le label bas carbone devrait finalement avoir lieu à la fin de l’année 2022. La philosophie du document est bien définie. « La méthode vigne ne sera pas prescriptive de bonnes pratiques, assure Sophie Penavayre, responsable RSE à l’Institut français de la vigne et du vin (IFV). Les postes responsables des émissions de GES et du stockage seront identifiés, ainsi que la méthode permettant de les calculer. À chacun de s’en saisir pour faire baisser son empreinte carbone, en fonction de ce qu’il est possible de faire sur chaque exploitation. »

Des inquiétudes à lever

Les actions de pédagogie, à destination des acteurs de la filière, ont demandé du temps. Le périmètre du label et sa finalité ont en effet dû être distingués d’autres certifications s’appliquant aux produits, comme le bio ou la Haute valeur environnementale. Ces échanges ont également été l’occasion, pour le terrain, d’exprimer des inquiétudes sur plusieurs volets du label bas carbone. Parmi elles, l’absence de rétroactivité. « Le label ne finance que les nouvelles pratiques, c’est frustrant, car nous sommes une filière qui est en avance depuis un moment », regrette Sophie Penavayre.

Point d’interrogation sur le désherbage mécanique

Autre point noir exprimé : le recours accentué au désherbage mécanique, pour limiter le recours aux intrants dans les exploitations. CE changement de pratiques est largement encouragé par les pouvoirs publics, comme en témoigne l’ouverture d’un guichet, en avril 2022, pour soutenir l’acquisition d’agroéquipements, au profit d’une baisse de l’usage des intrants de synthèse. « Baisser l’usage des herbicides comme cela est demandé par les pouvoirs publics, impose davantage de passages en tracteur, ce qui peut occasionner une plus grande consommation de carburant, résume la responsable RSE à l’IFV. Les enjeux de diminution des herbicides et le bas carbone ne vont pas forcément dans le même sens. » Pour dépasser cet état de fait, la filière travaille à la définition, dans la méthode sectorielle, d’indicateurs de co-bénéfices. Ces derniers permettraient de valoriser les actions en faveur de l’environnement de la filière sur plusieurs plans, notamment celui de la réduction des herbicides.

Une étude en cours de réalisation

Prenant exemple sur d’autres filières comme l’élevage ou les grandes cultures, qui mettent régulièrement en avant le potentiel de stockage de carbone dans leurs sols et leurs prairies, la filière viticole veut aussi y voir plus clair. Une étude de FranceAgriMer a débuté cet été pour estimer ce potentiel ainsi que la diminution possible des émissions de GES, un levier que ne néglige pas la filière, à l’échelle nationale. Les résultats sont attendus pour 2023.