Bas carbone, la filière viticole déposera sa méthode avant la fin 2021
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La filière viticole est à pied d’œuvre pour construire sa méthode bas carbone. Engagé sur le sujet depuis le début de l’année, elle ambitionne de déposer son document auprès du ministère de la Transition écologique avant fin 2021. Une démarche qui s’inscrit dans une stratégie globale d’adaptation au dérèglement climatique.
Une agriculture neutre en carbone en 2035 : c’est l’objectif fixé par la Commission européenne à travers son plan Fit for 55, présenté mi juillet. En France, les filières sont déjà mobilisées. Après celles sur les haies, ou les grandes cultures, toujours en attente de validation, une méthodologie bas carbone pour la filière vin est en cours de construction. L’Institut français de la vigne et du vin, IFV, est à la manœuvre de ces travaux, qui ont débuté en début d’année. « Cette méthode devra permettre de financer des projets sur le marché volontaire du carbone et de réduire l’impact de la filière », explique Christophe Riou, directeur adjoint de l’IFV. L’objectif affiché est de déposer cette méthodologie avant la fin 2021. Elle concernera uniquement l’amont de la production viticole. Un second texte sera déposé en 2022 pour les activités de transformation.
Ne pas construire une méthode bas carbone trop lourde
« L’enjeu est d’identifier les pistes prioritaires, au niveau de la vigne, pour réduire les émissions, tout en trouvant le moyen d’embarquer le plus grand nombre, et ne pas pénaliser ceux qui sont déjà en avance, grâce à l’additionalité », précise Christophe Riou. Pour cela, les différentes sources d’émissions, directes ou indirectes, vont être listées, ainsi que des pistes de réduction. « Pour les combustibles fossiles, afin de réduire le nombre de passage des engins, de l’herbe peut être mise, ou les travaux peuvent être combinés lors du passage du tracteur », indique Valérie Lempereur, directrice adjointe des programmes scientifiques et techniques à l’IFV. Cette dernière insiste ainsi sur le caractère pratique que devra avoir le déploiement de cette méthodologie. « Elle doit se traduire en choses facilement évaluables et vérifiables, pour que ce ne soit pas trop lourd pour le viticulteur, prévient Valérie Lemepeur. Nous devons avoir des solutions technique et économique acceptables, tenir compte du volet faisabilité, nous ne pouvons pas réfléchir uniquement via le prisme carbone. »
Une étude sera par ailleurs mené pour avoir une idée plus précise du potentiel économique du marché carbone dans la filière. « C’est quelque chose de nouveau pour nous, nous voulons en savoir plus sur les valorisations possibles, ce que cela représente », souligne Christophe Riou.
Un axe d’une stratégie d’adaptation au climat
Cette démarche bas carbone s’inscrit dans une stratégie climat plus globale. Les contours d’une feuille de route sur l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, pas encore diffusée, a été présenté par le président de l’IFV, Bernard Angelras, lors du lancement du Varenne agricole de l’eau et du changement climatique, fin mai. L’atténuation via la baisse des émissions de gaz à effet de serre et la captation du carbone, font partie des sept domaines prioritaires identifiés dans le document.
L’IFV espère que la méthodologie bas carbone sera validée au cours du printemps 2022. « Nous avons des réunions régulières avec le ministère de la Transition écologique, pour le tenir informé de l’avancée de nos travaux », indique Valérie Lempereur.