Référence agro

L’Agence Bio envisage des mesures pour contrer le « biobashing »

Le

A l’occasion des 20 ans de l’Agence Bio, le 13 octobre, le groupe a exprimé son souhait de pousser le label plus loin. Dans le futur, la feuille blanche sur fond vert devra garantir notamment une juste répartition des revenus, et des actions pour la biodiversité. Des ambitions qui ont pour but d’atteindre les 18 % de la SAU en bio d’ici à 2027, objectif fixé par le Plan Ambition Bio 2022 du Gouvernement.

Philippe Henry, premier à gauche, s’est exprimé à l’occasion des 20 ans de l’Agence Bio, sur l’aveni - © D.R.
Philippe Henry, premier à gauche, s’est exprimé à l’occasion des 20 ans de l’Agence Bio, sur l’aveni - © D.R.

Alors que la Fnab prépare un cahier des charges plus exigeant pour le bio en France, L’Agence Bio a annoncé le 13 octobre, son engagement dans ce sens. A l’occasion de la célébration de ses 20 ans à Paris, le groupe a notamment mentionné les sujets de « la prise en compte des enjeux de biodiversité, et le respect mutuel des relations commerciales », comme cite Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, dans un discours enregistré pour l’événement.

L’Agence bio formule des ambitions pour contrer le biobashing

Philippe Henry, président de l’Agence, a insisté : « nous avons devant nous des changements systémiques ». Changements qui ont pour but d’atteindre les 18 % de surface agricole en France prévus par le Plan Ambition Bio 2022 du Gouvernement, pour 2027, alors que le pays en compte aujourd’hui 9,5. Le groupe vise également l’augmentation de la présence du bio dans la restauration commerciale, qui reste aujourd’hui coincée sous les 2 %.

Autre raison de ces ambitions : contrer le « biobashing ». Employée à plusieurs reprises lors de l’anniversaire, l’expression désigne les nombreuses critiques auxquelles l’Agence Bio affirme avoir à faire face, pour des raisons multiples (cahier des larges trop étroit, prix trop élevés, …etc).

Une dilution possible du bio, pour 2041

Cécile Désaunay, directrice d’études à Futuribles a également assuré que « le bio devra monter en gamme », lors de la phase prospective de l’événement, qui a permis d’imaginer le bio dans 20 ans. Alors que 90 % des français consomment des produits labellisés au moins de temps en temps, l’enjeu est donc, pour l’Agence Bio, de faire augmenter la fréquence dans le futur. Pour Cécile Désaunay, en 2041, les consommateurs devraient être plus exigeants, plus informés, et plus désireux de consommer des produits « sans » (sans viande, sans emballage…). Et, même si ces prédictions, basées sur les tendances actuelles, amènent à imaginer un attrait des consommateurs pour le bio, la spécialiste insiste sur l’existence d’un scénario prospectif moins positif. Selon elle, l’augmentation du nombre de labels en France pourrait amener à la « dilution » du bio, car ce dernier pourrait ne plus être un critère prioritaire pour tous les consommateurs. Elle mentionne également l’augmentation de la population « inactive » (étudiants, retraités …etc) au cours des prochaines années, et donc l’importance pour les produits bio de rester financièrement abordables.