La Fnab prépare un cahier des charges bio plus exigeant pour la France
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La Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) entend proposer un cadre, en France, aux exploitants souhaitant aller encore plus loin que le cahier des charges bio. Après avoir posé les bases du référentiel Bio français équitable dès 2020, la structure compte aller plus loin, en y ajoutant des critères sur la biodiversité et les conditions de travail. Les explications de Philippe Camburet, président de la Fnab.
Pour la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), le cahier des charges bio européen est sur une mauvaise pente. « Le règlement de l’UE va dans le sens d’un nivellement vers le bas, avec un risque de dévoiement des valeurs fondamentales de ce mode de production », lance Philippe Camburet, président de la structure, interrogé par Référence agro. Il vise ici le futur règlement, qui entre en application en 2022. La Fnab s’est donc lancée dans une démarche mieux-disante à déployer au niveau français, et qui comprend trois compartiments : commerce équitable, biodiversité et conditions de travail.
Bientôt un bilan sur le label Bio français équitable
Le premier volet a pris de l’avance, une expérimentation d’un label Bio français équitable (BFE) ayant été initiée début 2020. « L’heure du premier bilan approche, nous ferons le point d’ici à la fin d’année 2021, précise Philippe Camburet. Nous sommes globalement satisfaits ! Nous allons plus loin que les EGA en facilitant des relations contractuelles durables entre paysans, ou groupes de paysans, et l’aval. » Selon le président de la Fnab, cette sécurisation d’un débouché bien valorisé pourrait être un facteur rassurant pour certains agriculteurs hésitant à se convertir. L’idée est d’embrayer, suite à cette première expérimentation positive.
La Fnab veut réunir les trois exigences sous une même signature
La Fnab travaille actuellement avec Solagro, mais aussi avec des experts scientifiques et réglementaires, pour construire un autre cahier des charges centré sur la biodiversité, en impliquant des groupes de producteurs bio. « Nous cherchons des indicateurs pertinents pour garantir un vrai plus pour la biodiversité », commente Philippe Camburet. L’objectif est de tester ce cahier des charges sur 2022. » Le calendrier est le même pour les critères liés aux conditions de travail. « Le bio nécessite davantage de main d’œuvre, analyse le président de la Fnab. Les postes ne sont pas toujours pourvus, et quand c’est le cas, il n’est pas toujours facile, pour le chef d’exploitation, de gérer cet aspect très spécifique. Nous souhaitons pouvoir revendiquer des pratiques irréprochables également dans ce registre. » Différents acteurs de l’emploi sont concertés, notamment la MSA et le ministère du Travail.
In fine, les trois chapitres ont vocation à être réunis sous une seule signature. « Nous ne cherchons pas un système à la carte, l’ambition est bien d’impliquer les agriculteurs bio volontaires sur tous les aspects, affirme Philippe Camburet. La Fnab sera soucieuse, enfin, de la lisibilité de ce cahier des charges « bio + » pour le consommateur, en veillant à ne pas déprécier le bio « classique », qui reste au dessus de bien d’autres signatures ! » Le calendrier de déploiement de ce cahier des charges « trois en un » n’est pas encore défini.