L’Apad se lance dans la vente de crédits carbone
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Deux ans après le lancement du label « Au cœur des sols », dédié à l’agriculture de conservation des sols, l’Apad se lance dans la vente de crédits carbone, à un prix de 60 €/t minimum. Un premier partenariat a été signé le 28 février au Sia avec Sede, la filiale agronomique de Véolia.
Deux ans après le lancement de son label « Au cœur des sols », l’Association pour la promotion d’une agriculture durable, Apad, revendique 300 exploitations engagées dans la démarche, dont 50 doivent encore être auditionnées, soit plus de 40 000 ha. En janvier 2022, l’organisation franchit une nouvelle, en proposant à son réseau de la mandater pour vendre des crédits carbone dans le cadre du label bas-carbone. Une « réussite extraordinaire », selon François Mandin, le président de l’Apad, à l’occasion d’une conférence de presse organisée au Salon de l’agriculture, le 28 février : 230 exploitations, représentant 350 agriculteurs, ont en effet mandaté l’association pour commercialiser les 200 000 crédits carbone qui seront générés au cours des cinq prochaines années. L’Apad a déjà déterminé un prix minimum : 60 €/t.
Un premier partenaire s’est positionné pour acheter les crédits carbone de deux exploitations labellisées par l’Apad : Sede, filiale agronomique du groupe Véolia, qui produit des fertilisants organiques.
Valoriser les services environnementaux
A l’origine de cette évolution, de nombreux échanges entre l’association et ses adhérents. « Les agriculteurs nous ont dit : “C’est bien gentil d’être labellisé, mais quelle valeur je vais en tirer ?”, indique François Mandin. Nous avons créé un groupe qui réfléchit à la valorisation, et notamment aux services environnementaux portés par notre labellisation. » Un livre blanc, sur les opportunités offertes par le carbone, a ensuite été rédigé. Dernière étape : en décembre 2021, l’association réunit les agriculteurs de son réseau, au cours d’un séminaire, afin de décider collectivement des modalités de valorisation du label « Au cœur des sols ».
Une valorisation rétroactive des pratiques vertueuses
Afin de faire bénéficier d’une rémunération aux agriculteurs qui ont déjà mis en œuvre des pratiques vertueuses, les exploitations pourront être comparées à un modèle générique. « La méthode du label bas carbone prévoit la possibilité de mesurer ce que l’on fait de mieux par rapport à une moyenne, indique Sophie Gardette, directrice de l’Apad. Avec ce modèle, il y a un rabais des rémunérations, mais nous espérons bien que toutes les démarches mises en place le compensent. »