Laurent Martel, Bioline, « simplifier le sujet carbone pour les coopératives et leurs adhérents »
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Pour Bioline, division agriculture d’InVivo, le marché du carbone est un dossier ouvert, et qui ne demande qu’à prendre de l’importance. Le 28 février, en marge du Salon de l’agriculture, son directeur général Laurent Martel a livré sa vision de cet enjeu.
À l’occasion du Salon de l’agriculture, Laurent Martel, directeur général de Bioline, a évoqué l’une des orientations de ses équipes lors d’un échange informel avec la presse : le marché du carbone. « L’idée est de simplifier ce sujet pour les coopératives et leurs adhérents, résume-t-il. Mais sans se précipiter. Nous voulons monter en puissance, dégrossir le sujet, et attendre que le prix de la tonne de carbone atteigne un prix plus propice. » Il évoque un cap de 70 à 80 € par tonne de carbone, contre environ 40 €/t aujourd’hui. Et se dit confiant sur le fait que ce montant soit atteint prochainement. « Nous anticipons une demande légèrement plus forte que l’offre. » De plus, les entreprises qui investissent sur ce marché le font le plus souvent avec l’intention de communiquer, et le carbone agricole est, selon lui, à même de séduire, même à des prix légèrement au-dessus du marché.
Bioline, déjà engagée auprès d’agriculteurs pionniers
S’il veut bien gérer la chronologie de ce dossier, Laurent Martel rappelle que Bioline, la division agriculture d’InVivo, est déjà dans le concret. Depuis la fin de l’année 2021, 250 techniciens d’une vingtaine de coopératives et de chambres d’agriculture ont été formés. Ils ont réalisé 1600 bilans carbone avec l’outil CarbonExtract, et une dizaine de coopératives en sont actuellement au stade de la construction de plans d’actions pour des exploitations en grandes cultures, arboriculture et polyculture-élevage. « Ce sont les pionniers, commente Laurent Martel. Quand nous avons lancé Be Api et la modulation parcellaire, seuls certains mordus des nouvelles technologies ont suivi dans un premier temps. La massification est venue ensuite. Pour le carbone, nous envisageons le même déroulé. »
L’écosystème InVivo mobilisé
Bioline mise sur une articulation entre les compétences des différentes branches d’InVivo pour faciliter la concrétisation des plans d’action des exploitants. « Be Api peut être l’un des leviers activés, tout comme certaines variétés proposées par Semences de France, Smag est un garant de la traçabilité et du suivi… illustre-t-il. Et les coopératives pourront ajouter à cette boîte à outils leurs propres solutions. »
Vers des produits issus de filières décarbonées
Pour InVivo, le sujet du carbone ne passe pas seulement par la vente de crédits carbone. L’idée de proposer des produits bas carbone, dont le prix comprendrait une prime pour les agriculteurs, et plus globalement les acteurs des filières, fait son chemin. « Avec l’acquisition de Soufflet, nous disposons de filières complètes, dont nous pourrions faire des démonstrateurs, évoque Laurent Martel. Pourquoi ne pas proposer, demain, une baguette ou une bière décarbonée ? Quand on maîtrise chaque maillon de la chaîne, on peut valoriser les efforts de chacun, tout en limitant le surcoût pour le consommateur. »