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Le jaune, couleur de l’espoir ?

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Après une nouvelle campagne compliquée pour le colza, les prévisions pour les prochains semis restent délicates. Tout dépendra du climat de cet été. La filière, elle, mise sur une remontée des surfaces et met en avant les atouts de cette excellence tête de rotation. Les semenciers affutent leurs gammes avec des génétiques moins sensibles aux ravageurs.

Le jaune, couleur de l’espoir ?
Le jaune, couleur de l’espoir ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un recul de 400 000 ha de la sole colza en deux ans. En 2019, 1,1 million d’hectares ont été implantés, contre un peu plus d’1,5 Mha en 2017. Après une nouvelle campagne marquée par de nombreux aléas climatiques et par des attaques de ravageurs sans précédent, les prévisions de la sole pour les prochains semis restent timides : de stable à - 5 %. Pourtant, la filière veut y croire. Dans un communiqué signé par Terres Univia, Terres Inovia, la Fop, la FNA, La Coopération Agricole et l’UFS, tous espèrent « revenir de façon durable à 1,3 Mha ». Bien sûr, cet oléagineux possède de solides atouts : excellente tête de rotation, solution de diversification des assolements, plante mellifère très appréciée des abeilles… Mais il y a les réalités du terrain : difficulté d’implantation et de levée lors d’étés très secs, pression des ravageurs de plus en plus importante accompagnée d’une réduction de l’offre des solutions de protection.

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La surface de colza perdue entre 2017 et 2019 en France

De la pluie au 15 août peut changer la donne

Pour Ariane Doutriaux, chef produits colza chez KWS, « tout dépendra du climat de cet été. 10 à 20 mm de pluie autour du 15 août peuvent changer la donne et inciter bon nombre d’agriculteurs à semer du colza. Je table sur une sole de 1,2 Mha mais un petit coup de pouce de la météo peut facilement faire augmenter cette prévision de 100 000 ha. Pour contrer les ravageurs, et notamment les altises, nous proposons Feliciano, une variété qui affiche un très bon comportement vis-à-vis de cet insecte. En Bourgogne-Franche-Comté par exemple, cela peut faire la différence. Les premières doses de semences arriveront chez les OS dès le 10 juillet. Tout doit être prêt pour donner l’opportunité aux agriculteurs de semer tôt s’ils le souhaitent. »

« Je table sur une sole de colza de 1,2 Mha pour les semis 2020, mais un petit coup de pouce de la météo peut facilement faire augmenter cette prévision de 100 000 ha. »

Le jaune, couleur de l’espoir ? - © D.R.
Le jaune, couleur de l’espoir ? - © D.R.

Ariane Doutriaux

Chef produits colza chez KWS

Les alternatives au colza, également malmenées

Pour François Jansseune, responsable marketing chez Advanta, « les surfaces de colza devraient osciller entre 1,1 et 1,2 Mha. Tout dépendra du résultat de la récolte 2020 : du colza mais aussi des alternatives à cette culture car la campagne a été compliquée pour bon nombre d’espèces. Seul le tournesol semble un peu mieux s’en sortir. Un constat toutefois, les commandes de colza ont été anticipées par la distribution. Un appro de précaution ? L’avenir nous le dira ».

Une culture rémunératrice

Les différents opérateurs de la filière huile et protéines végétales rappellent aussi « la nécessité d’alimenter les usines du territoire avec du colza français. Une insuffisance de la production française et européenne engendrerait un déficit face aux futurs besoins des marchés et mettrait en péril la culture du colza. » Mais cela passe par un soutien des producteurs. Certains opérateurs n’hésitent pas à mettre la main à la poche en rémunérant les efforts entrepris pas les producteurs de colza pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. C’est le cas du colza bas GES chez Axéréal, d’OléoZE chez Saipol. D’autres initiatives sont en cours chez NATUP, SOUFFLET Agriculture ou Valfrance.