Les cantines encore loin des objectifs de la loi Egalim
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Le ministère de l’Agriculture a publié, le 12 mars 2024, le recensement des achats effectués par la restauration collective publique en produits durables et de qualité. Des chiffres loin des ambitions de la loi Egalim.
Les gestionnaires de restaurants collectifs ont consacré entre 27,5 % et 29 % de leurs achats à des produits durables et de qualité en 2022, dont 13,1 % en bio et 6,7 % pour les signes de qualité, Siqo, selon le recensement des achats effectués par la restauration collective publique en produits durables et de qualité. Le Gouvernement vient de transmettre ce rapport au Parlement, indique un communiqué du ministère de l’Agriculture , en date du 12 mars 2024.
La santé à la traîne
Ces chiffres sont plus forts pour les secteurs de l’administration et de l’enseignement, avec respectivement 31,5 et 30,7 % de produits durables dont 17,3 % et 15,9 % pour le bio. Les secteurs de la santé et du médico-social sont à la traîne avec 15,4 % et 15,6 % d’achats durables, dont 2,6 % et 4,4 % en bio.
Ils restent loin des ambitions de la loi Egalim de 2018 qui a fixé l’objectif d’offrir au moins 50 % de produits durables et de qualité, dont 20 % de produits biologiques, dans les repas servis en restauration collective publique pour 2022, et privée pour 2024.
L’inflation a pesé sur les achats des cantines
Le rapport pointe l’inflation qui a affecté le secteur en 2022. Le surcoût moyen lié à Egalim s’élève entre 0,14 et 0,42 euros par repas, auquel s’ajoute entre 0,17 et 0,25 euros par repas lié à l’inflation, selon le rapport.
Ces chiffres sont toutefois en progression à un an d’intervalle. Lors de la campagne 2021, les achats de produits durables et de qualité des cantines étaient de 23 %, dont 10,6 % de bio. « Les pouvoirs publics constatent donc une progression des performances Egalim en restauration collective depuis la précédente campagne de déclaration, mais une progression qui reste encore insuffisante au regard des objectifs fixés dans la loi », analyse le ministère de l’Agriculture.
Pour obtenir un bilan plus réaliste de ces achats en restauration collective, l’Etat appelle les opérateurs économiques de la restauration collective à s’inscrire et à se saisir des outils à disposition sur la plateforme ma cantine pour réaliser la télédéclaration des achats. « La télédéclaration des données est obligatoire pour les gestionnaires concernés, et pour chaque lieu de service de restauration, afin de pouvoir élaborer et transmettre le bilan statistique annuel au Parlement », indique le rapport.
Un bilan sur l’impact pour la transition agroécologique
Le ministère annonce qu’il fera un bilan de l’impact de la demande de la restauration collective en produits durables et de qualité sur les filières de production dans un prochain rapport. « Ainsi, il pourra être mesuré à quel point la demande de la restauration collective en produits durables et de qualité constitue un levier soutenant la transition agroécologique de l’agriculture ainsi que la reconquête de la souveraineté alimentaire en France », pose le rapport.