Lin oléagineux, Alliance Linoléa se projette sur 100 000 tonnes produites en 2024

La France pourrait atteindre le cap des 50 000 hectares de lin oléagineux en 2024, pour une production de 100 000 tonnes, en comptant les cultures d’hiver et de printemps. C’est en tout cas le pronostic formulé par les responsables de l’Alliance Linoléa le 9 décembre, lors d’un point presse. La récolte 2021, finalisée, s’est élevée à 60 000 tonnes pour 30 000 hectares. « Le contexte est porteur avec les atouts bas carbone de la culture, qui nécessite peu d’azote, et son intérêt en tant que précédent cultural pour un blé », affirme Xavier Bonnard, chef produit chez Semences de France, l’une des trois structures formant Alliance Linoléa avec Lin2000 et le GIE Linéa. Cette culture est même mise en avant dans le cadre du Varenne de l’eau. La part de marché de l’Alliance Linoléa, sur la semence de lin oléagineux, s’élève à 85 %.

Alliance Linoléa veut rassurer les OS sur les débouchés

Pour Grégory Mancion, responsable marketing de Semences de France, le challenge est à la fois d'augmenter la production chez les OS actuellement impliqués, et d’en mobiliser de nouveaux, autour d’une culture parfois perçue comme « à risque ». Malgré une progression tendancielle depuis 2017, les fluctuations des cours mondiaux ont tendance à refroidir. « Nous avons des transformateurs connus, comme Bleu-Blanc-Cœur, mais d’autres industriels sont un peu plus en amont dans leur stratégie, notamment dans le secteur de l’huile de lin. Notre travail est de rassurer les OS sur la solidité de ces futurs débouchés. » L’Alliance Linoléa travaille, à l’heure actuelle, principalement avec la coopérative RAGT, Agribio Union, Terre Atlantique, Cavac, Terrena, la Cac, Ucal, Oxyane, 110 Bourgogne, Dijon Céréales ou encore Terialis.

500 à 560 €/t pour les semis 2021-2022

L’Alliance Linoléa entend assurer aux agriculteurs une marge « proche de celles qu’offrent le blé ou le colza », et également « rémunérer justement les OS qui jouent le jeu de la collecte, du stockage, du nettoyage des grains et de la livraison à l’aval », reprend Xavier Bonnard. Les tarifs sont fixés avant les semis en fonction du marché, pour ne pas être déconnectés des cours mondiaux, mais avec une stabilité sur trois ans. Pour le lin semé cet automne et au printemps prochain, les tarifs oscillent ainsi entre 500 et 560 €/t selon les cahiers des charges. « Nous pouvons même espérer proposer jusqu’à 20 € de plus en fonction du contexte », glisse Xavier Bonnard. Autre facteur rassurant : l’Alliance Linoléa propose un suivi agronomique, tout au long de l’itinéraire technique, la culture de lin étant potentiellement nouvelle dans les assolements, ou peu connue, selon les régions.

Les OS impliqués dans les essais

Alliance Linolea revendique les trois variétés les plus performantes, en rendement, pour le lin oléagineux de printemps, et le top 5 des variétés pour le lin oléagineux d’hiver, selon les baromètres Terres Inovia. Un succès qui s’appuie sur un réseau d’essai d’ampleur nationale, Variétolin. Les onze sites de lin d’hiver et les sept sites de lin de printemps sont portés avec des partenaires, en particulier de la distribution. L’essentiel des coopératives actuellement en affaire avec l’Alliance Linoléa participent à ce réseau.

Imaginée à la fin des années 2000, l’Alliance Linoléa réunit :

• le GIE Linéa, structure en charge de la sélection variétale, elle-même portée par l’actionnariat de quatre coopératives spécialisées dans le lin textile et oléagineux (Agylin, Calira, Coopérative de Neubourg, Lin2000) ;
• la coopérative Lin2000, responsable de la multiplication, de la mise en marché et du conseil technique ;
• Semences de France, qui recherche de nouveaux débouchés et s’occupe du développement à l’international.