Marchés : les coopératives, une parade contre les aléas du marché
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La forte hausse des prix du blé en 2007 et la forte baisse en 2008 sont-elles des éléments techniques ? D’emblée François Pignolet, directeur des marchés d’Epis-Centre, pose la question lors du débat organisé le 16 décembre par l’Afja, Association française des journalistes agricoles, sur le thème « matières premières et volatilité des marchés ». Pour lui, le point de départ de la hausse est un élément fondamental : « l’élément déclencheur est la chute de la production mondiale en 2006-2007. Jusqu’alors, la production satisfaisait à peu près la consommation. En 2007, il a fallu consommer des stocks ». Pour François Pignolet les opérateurs extérieurs sont aussi responsables de l’amplitude prise par cette augmentation des cours. G.P.
La bonne récolte de 2008 a permis de reconstituer des stocks et de retrouver des prix plus normaux. Il souligne également la corrélation des différents marchés : si les cours du blé ont chuté ces derniers temps à Paris et à Chicago, ceux du maïs et du pétrole ont suivi. Dans un tel contexte, le rôle des coopératives est de permettre aux agriculteurs « de faire face aux variations violentes du marché. »« La coopérative doit offrir à l’agriculteur les éléments pour qu’il puisse choisir sa stratégie de vente », a précisé Rémi Haquin, président de la coopérative Valfrance. Parmi ces choix, figurent le prix de campagne, les cours du jour, les ventes d’option … qui intéressent de plus en plus d’agriculteurs. Des entreprises ont été créées pour leur offrir des services allant dans ce sens.
Lionel Porte témoigne au nom de Nyse Euronext Liffe, société spécialisée notamment dans les marchés à terme. « Tous les opérateurs ont un intérêt à se couvrir face à la volatilité des cours actuellement accrue. Si, en 2004, les cours variaient de 20 euros sur une campagne, cela peut se faire aujourd’hui en une journée ». Et Rémy Haquin de conclure : « il faut que le « physique » circule afin de satisfaire le client. Mais la coopérative doit aussi permettre au sociétaire d’accéder au Matif s’il le désire. Le tout est de veiller à l’équité entre les différents adhérents, quel que soit le système de vente choisi par l’agriculteur. »