Nutrition animale, le Snia déplore une perte de rentabilité généralisée
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Des volumes de production encore en baisse, des marchés instables et des capacités d’investissement fragilisées… Lors de sa conférence de rentrée, organisée le 30 août 2023, le Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale, Snia, a témoigné des difficultés rencontrées par la filière.
Si les chiffres ne sont pas de la même ampleur qu’en 2022, où la production avait chuté de 6,6 % par rapport à 2021, la situation économique des industries animales reste dégradée au premier semestre 2023. Les six premiers mois de l’année ont ainsi connu une nouvelle baisse des volumes d’aliments de 1,8 %. La situation est particulièrement critique pour la filière porcine (-5,9 %) mais s’équilibre pour les volailles (-0,4 %) après la baisse de 10 % en 2022 liée à l’influenza aviaire. « Cela témoigne tout de même d’une stabilisation à la baisse, loin des niveaux de production antérieurs », analyse François Cholat, le président du Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale, Snia, qui organisait sa conférence de presse de rentrée le 30 août 2023. A noter que pour les ruminants, une légère hausse de 0,7 % est enregistrée.
Au final, les volumes d’aliments ont chuté de 4,7 % entre les campagnes 2021-22 et 2022-23. Le recul est de 1,5 % pour les aliments conventionnels et de 12 % pour les filières biologiques. « Celles-ci ne représentent que 3,5 % de la production d’aliments en France, rappelle François Cholat. Elles subissent les effets de la conjoncture et du désintérêt actuel des consommateurs pour le bio. »
Des cours en dents de scie
Sans surprise, les représentants du syndicat ont également insisté sur la forte instabilité sur les marchés des matières premières. « Depuis le début de l’année, nous observons une baisse des prix mais nous restons loin de ceux d’avant 2022, rappelle François Cholat. Nous subissons totalement. Les cours en dents de scie ne nous permettent pas d’anticiper. L’indice mensuel IPAA est ainsi de 140,6 en juillet 2023, sur une base 100 calculée à partir de la moyenne des années 2016-2021.
Le Snia souligne une capacité d’investissement fragilisée
Enfin, malgré un chiffre d’affaires en hausse, s’établissant à 7,2 Mds € pour les aliments composés en 2022, le Snia insiste sur la dégradation de la rentabilité des entreprises. Celle-ci s’établit à 1,9 % pour les aliments composés, contre 7,6 % pour les industries agroalimentaires dans leur ensemble. « Cet écart important a été signalé au ministère de l’Agriculture », indique François Cholat. Cette différence se retrouve également dans la capacité d’investissement, de 1 % pour les aliments composés contre 5 % pour les industries agroalimentaires. « L’ensemble de nos secteurs d’activité a perdu en rentabilité », regrette le président du Snia.