Arnaud Rousseau, plaidoyer en faveur de l’élevage devant les sénateurs
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Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, était invité par la commission économique du Sénat, le 31 mai. Une audition qui a permis d’aborder un ensemble très vaste de thématiques d’actualité. Parmi les positions défendues, bien établies, il a notamment insisté sur la situation compliquée du secteur de l’élevage.
Auditionné le 31 mai par la commission économique du Sénat, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau y a défendu la vision du syndicat majoritaire. La tonalité de son propos s’est révélée, sans surprise, très conforme à ses précédentes sorties. Avec des mots-clés bien identifiés : compétitivité et souveraineté, la première étant indispensable à la seconde. « Les fermes sont des petites entreprises, leur finalité première est bien le revenu », a-t-il posé dans son propos introductif.
Arnaud Rousseau évoque les bassines, phytos, NBT…
Pour défendre cette compétitivité, il a ainsi appelé à « dépassionner » le débat sur les mégabassines, à « objectiver » celui des réductions des usages de phyto « en prenant en compte les efforts déjà consentis », et défendu le recours à la mutagenèse dans la sélection variétale. Il est également revenu sur deux autres enjeux : celui de l’attractivité du secteur, et celui de la pédagogie auprès du grand public, sur la réalité du secteur agricole. Arnaud Rousseau a notamment insisté sur « les transitions déjà enclenchées, toutes portées par la FNSEA », en particulier sur la préservation de la biodiversité, citant la démarche Épiterre en exemple.
…mais surtout l’élevage
Arnaud Rousseau a aussi, avec conviction, apporté son soutien au secteur de l’élevage, particulièrement chahuté dans les récentes actualités. Au sujet de la directive européenne sur les émissions industrielle, actuellement en débat, il affirme que « l’élevage français n’est pas industriel au regard de ce qui se pratique ailleurs sur la planète ». Il se positionne sur une hausse « la plus importante possible » des seuils à partir desquels une exploitation tombe sous le coup du futur texte européen.
Le récent rapport de la Cour des comptes prônant le recul du cheptel bovin pour réduire l’empreinte climatique de cette filière, a été mis sur la table. « La Cour des comptes nous a sollicités seulement après la sortie du rapport, a-t-il révélé. Le faire plus tôt aurait permis de synthétiser ce travail avec d’autres termes. » Selon le président de la FNSEA, cette injonction à produire moins, « au moment ou Bruxelles propose un accord commercial pour importer 24 000 tonnes de viande bovine australienne avec des droits de douane réduits, c’est totalement insupportable ».
Arnaud Rousseau a également abordé la prédation, « qui n’est pas sous contrôle : elle concerne de plus en plus de territoires et de filières, et non plus seulement les élevages ovins situés en zone montagneuse », a-t-il averti.