Autorisation du Cruiser 350 pour 2009-2010
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__Le ministre de l’Agriculture a décidé de délivrer une autorisation de mise sur le marché au Cruiser 350 sur le maïs ensilage, le maïs grain et le maïs porte-graine femelle pour la campagne 2009-2010.__ Il a en revanche refusé l’usage sur maïs doux et maïs porte-graine mâle : l’avis favorable rendu par l’Afssa était, pour ces deux usages, conditionné au respect d’une distance de trois kilomètres entre les ruches et les parcelles traitées, or cette mesure a été estimée trop difficile à mettre en œuvre et à contrôler. L’utilisation du traitement de semences sera entourée de mesures pour limiter la dispersion de poussières au moment du semis, et une interdiction de semis par grand vent viendra renforcer l’obligation de mise en place de déflecteurs sur les semoirs pneumatiques imposée au début 2009. G.G. Enfin, le gouvernement fait savoir que le plan de suivi mis en place en 2008 et 2009 sera poursuivi et amélioré en 2010, et qu’il comprendra notamment un nouveau dispositif de surveillance des effets non intentionnels sur la biodiversité, en particulier pour vérifier l’absence de risque sur les papillons et les insectes pollinisateurs. Ce dispositif sera présenté par la direction générale de l’alimentation à l’ensemble des syndicats professionnels agricoles et apicoles. %% % __Précision technique :__ %% % Les producteurs ayant eu recours au Cruiser l’an passé pourront de nouveau l’utiliser en 2010. __Les réactions fusent__ %% % Suite à l’annonce de cette autorisation, les réactions n’ont pas manqué. Pour Christophe Terrain, président de l’AGPM et vice-président d’Orama, « soit le produit est dangereux et il faut l’interdire, soit il a démontré sa sûreté vis-à-vis des abeilles et il doit être homologué pour dix ans comme tout autre produit de protection des cultures ». L’interprofession rappelle par ailleurs que les déflecteurs, dont les producteurs de maïs ont équipé leurs semoirs, ont démontré leur efficacité. Une efficacité justement remise en cause par l’Unaf (Union nationale de l’apiculture française), qui reprend une étude italienne démontrant que ce système reste insuffisant pour protéger les abeilles. Et le syndicat de signaler que de nombreuses mortalités d’abeilles et de colonies avec suspicion d’intoxications ont été signalées par les apiculteurs en 2009 mais que les services du ministère n’ont toujours pas effectué les prélèvements ni les analyses. France Nature Environnement (FNE), de son côté, regrette que le ministre n’ait pas pris en compte sa demande, soutenue par 45 000 signataires, d’interdire définitivement le Cruiser. Enfin, le SPMF (syndicat des professionnels de l’apiculture) regrette quant à lui que l’homologation soit intervenue sans réunion préalable du comité de suivi « post homologation Cruiser », créé en 2008 par le ministère.