Référence agro

Blocage des raffineries levé, mais tout n’est pas réglé

Le | Politique

Le blocus autour des raffineries devrait progressivement être levé, dans la journée du 13 juin. FNSEA et JA l’ont annoncé, en début de matinée, tout en précisant que « l’action pouvait reprendre à tout moment. » Car les discussions avec Stéphane Travert, jusque tard dans la nuit, n’ont apporté qu’une satisfaction partielle aux deux syndicats. Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, se veut vigilante, et attend du ministre qu’il formalise ses engagements, noir sur blanc, pour réduire l’ensemble des distorsions de concurrence que subit l’agriculture française.

Travert reconnait les distorsions de concurrence

Si les importations d’huile de palme par Total pour alimenter son usine de la Mède ont été largement médiatisées, les syndicats souhaitent rappeler que leurs manifestations visent toutes les distorsions de concurrence dont souffre le monde agricole. Et pas seulement celle de la filière colza challengée par l’huile de palme importée.

« Les agriculteurs sont prêts à jouer le jeu de la montée en gamme, en qualité et en respect de l’environnement, affirme Christiane Lambert. Ce n’est pas possible si la concurrence avec les produits importés est distordue. Le ministre l’a reconnu. Il s’engage à ce que la France se positionne avec plus de fermeté pour une Europe plus exigeante quant aux traités commerciaux. » Niveau européen toujours, la France devrait être proactive sur la question de l’étiquetage d’origine, et demander à ce que l’expérimentation en cours actuellement sur les produits à base de lait ou de viande soit prolongée après 2018 et élargie à d’autres produits.

Haro sur l’huile de palme, en France et en Europe

Et l’huile de palme ? La FNSEA a demandé à Stéphane Travert d’imposer au groupe pétrolier un pressing plus important, pour qu’il ait recours à plus de colza français, « et cela, au tarif « EGA », prenant en compte les coûts de production », insiste Christiane Lambert. Au niveau européen, la France va peser sur la révision de la directive RED II pour que les niveaux d’importations d’huile de palme soient progressivement réduits. Sébastien Lecornu, secrétaire d’État rattaché au ministère de la Transition écologique, présent lors d’une partie de la discussion, s’y est engagé.