Bruxelles se projette sur 19 millions d’hectares en bio pour 2030
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La Commission a publié, en décembre 2018, un document de quelques 130 pages présentant une étude prospective centrée sur l’agriculture en Europe à horizon 2030 (en anglais). Les perspectives pour le bio font l’objet d’un suivi spécifique tout au long du document. Globalement, la superficie biologique pourrait atteindre 19 millions d’hectares en 2030, soit environ 11 % de la SAU totale (contre 6,6 % en 2016), avec « probablement un impact significatif sur les rendements. »
Les évolutions globales par filière
Si aucun chiffre n’est donné par filière, des tendances sont listées. Ainsi, « de bonnes perspectives » sont évoquées pour les céréales. Pour les oléagineux « une nouvelle expansion des surfaces consacrées à la production biologique » est anticipée, avec une production de graines de soja biologiques en pôle position. L’offre de lait bio devrait augmenter dans les années à venir, « en particulier en Allemagne et en France ». La production de vin biologique devrait augmenter jusqu’en 2030 : une dynamique qui « dépendra notamment des solutions de remplacement du cuivre et de leur coût ».
En arboriculture, une croissance de la production est spécifiquement prévue en pommes, pêches et nectarines biologiques. Pour la betterave à sucre bio, culture encore balbutiante l’offre actuelle (moins de 50 000 tonnes en Europe) n’augmentera que très légèrement, malgré les majorations de prix prévues pour compenser les coûts de production élevés et les rendements plus faibles de la betterave.
Le consommateur plus exigeant
Cette dynamique dépasse le seul « bio ». Elle concerne l’ensemble des productions « durables, locales ou certifiées », selon le document. Elle est stimulée notamment par les attentes des consommateurs et des citoyens, « de plus en plus exigeants » vis-à-vis de l’alimentation et de son impact sur l’environnement, avec un regard appuyé sur l’aspect climatique. « Pour les producteurs, ces demandes en constante évolution impliquent des coûts de production souvent plus élevés, mais également une opportunité de différencier leurs produits, en ajoutant de la valeur tout en réduisant les impacts climatiques et environnementaux négatifs », selon la Commission européenne.