Bruxelles veut créer une certification carbone fondée sur la science
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Ce sera à la fin de l’année 2022 que la Commission européenne devrait dévoiler sa certification des absorptions de carbone dans les sols agricoles. L’objectif est d’aboutir à un système solide, transparent, générant des crédits carbone de « haute qualité ».
La Commission européenne veut encore se laisser du temps. Elle présentera son cadre réglementaire sur la certification des absorptions de carbone dans les sols agricoles à la fin 2022. C’est ce qu’elle a annoncé le 15 décembre. Elle entend proposer un système de comptabilité solide et transparent, fondé sur « des absorptions de carbone durables de haute qualité ». Un appel à contributions sera lancé en janvier 2022.
Une certification fondée sur la science
« Il faut une certification crédible fondée sur des données scientifiques », a insisté Frans Timmermans, vice-président exécutif de la Commission européenne lors d’un point presse le 15 décembre. L’objectif est de créer un marché volontaire du carbone dans l’Union européenne dont son intérêt pour les acheteurs, grâce à la sécurisation du marché, et pour les vendeurs, avec des niveaux de prix acceptables, conditionnera son développement.
Intégrer les co-bénéfices
Dans un document de travail, la Commission européenne estime qu’il faut s’assurer que les initiatives sur le carbone produisent également des co-bénéfices environnementaux ou sociaux et les intégrer dans la reconnaissance financière. « Cela peut aider à garantir des prix supérieurs sur le marché volontaire », indique le rapport.
Financement public et privé
Pour inciter les agriculteurs à changer leurs pratiques, Bruxelles mise sur la Politique agricole commune, mais également sur d’autres programmes publics tels que Life ou la mission de recherche « Un pacte pour des sols sains en Europe » d’Horizon Europe, ainsi que sur le secteur privé. Elle compte également s’appuyer sur le développement des outils numériques de gestion de données et des services de conseil dédiés.
42 Mt de CO2
Par ailleurs, la Commission travaille à l’intégration d’un module de calcul du bilan GES au niveau de l’exploitation dans le cadre de son outil de durabilité pour les nutriments, nommé Fast, sur l’utilisation durable des engrais qu’elle développe actuellement. Elle prévoit également, pour les dix prochaines années, des budgets de recherche sur l’agroécologie et la santé des sols.
D’ici à 2030, les initiatives de stockage du carbone dans les sols agricoles devraient contribuer à stocker 42 millions de tonnes de CO2 dans les puits de carbone naturels européens, estime la Commission.