BSV 2.0, « Les acteurs ont conscience qu’il faut aller vers plus d’agroécologie », Nicolas Lenne, DGAL
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Le cadre des nouveaux bulletins de santé du végétal, BSV, est en cours de finalisation dans les régions, dans un contexte de réduction budgétaire. Liste prioritaire, conseil agroécologique, prise en compte de la biodiversité, recherche de cofinancements,… les évolutions sont majeures ! Explications avec Nicolas Lenne, adjoint à la cheffe de bureau de la DGAL.
Pour Nicolas Lenne, adjoint à la cheffe de bureau de la Direction régionale de l’alimentation, DGAL, la réforme du Bulletin de santé du végétal, qui se fait dans le cadre d’une baisse importante du budget qui leur est dédié, est bien comprise sur le terrain. « Les acteurs ont conscience qu’il faut aller davantage vers l’agroécologie, mieux prendre en compte les auxiliaires dans la lutte contre les bioagresseurs, indique-t-il à Référence agro. Nous voulons étendre à toutes les régions les bonnes pratiques qui se font déjà. »
Cibler le budget Écophyto
La 13ème Conférence internationale sur les maladies des plantes, Cima, qui s’est déroulée du 6 au 8 décembre 2022 à Orléans, a été l’occasion pour la DGAL de présenter officiellement le nouveau dispositif des BSV 2.0. Il se compose de trois socles : le premier bénéficiant de budget Écophyto, le deuxième porté par des cofinancements, et le troisième dédié aux organismes de quarantaine. Pour le socle 1, une liste nationale prioritaire a déjà été créée comportant 395 couples bioagresseurs et cultures, sur 28 cultures et cinq filières (arboriculture, grandes cultures, vigne, pépinière et cultures légumières).
Des cofinancements pour d’autres enjeux
« Ces couples sont d’importance pour réduire l’usage des pesticides et entrent donc bien dans le dispositif Écophyto, explique Nicolas Lenne. Il ne s’agit pas d’arrêter les autres cultures mais de mettre un surplus sur ceux-là. » Quid des couples du socle 2 ? « L’olivier, la cameline, etc, ne sont pas des cultures à forte consommation phytosanitaire mais peuvent répondre à d’autres enjeux, comme l’exportation, la santé humaine dans le cadre d’une démarche « One health », etc. Il faudra alors rechercher des cofinancements, par exemple du ministère de la Santé, des filières, des Régions, etc. Nous les espérons le plus large possible. »
Une instruction technique envoyée prochainement
Pour 2023, la DGAL demande à chaque région de classer les couples par ordre prioritaire. Cette liste devra être présentée au Conseil régional d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale, Cropsav, qui aura la charge de décider des allocations de crédits Écophyto. La DGAL demande également à tous les acteurs, sous le pilotage des Directions régionales de l’agriculture, de l’alimentation et la forêt Draaf, de rechercher des cofinancements pour les couples du socle 2. Toutes ces demandes seront officialisées dans une instruction technique à destination des Draaf, qui devrait être publiée fin 2022 - début 2023. Un autre courrier devrait aussi être envoyé aux Services régionaux de l’alimentation, Sral, sur les contrôles du dispositif.
Les 300 000 euros pour le MNHN reconduits en 2023
Par ailleurs, le Museum d’Histoire naturelle travaille sur la création d’une douzaine de fiches sur la biodiversité. Une, sur les vers de terre, est déjà finalisée. L’enveloppe de 300 000 euros dédiée en 2022 à ce travail, sera reconduite en 2023. Nicolas Lenne reconnaît que ce point sur la biodiversité est appréhendé par observateurs : « Un certain nombre d’entre eux ne s’estiment pas formés dans ce sens. »
Enfin, la tête de réseau des instituts techniques, Acta, travaille sur le système d’information unique pour remplacer l’outil Epyphit. Bénéficiant d’une enveloppe de 300 000 euros, il est envisagé comme un outil unique de stockage des données, sur le modèle « vigiculture ».