Collaboration renforcée entre les chambres d'agriculture et les intercommunalités
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« Notre objectif est de mieux connaître les actions des uns et des autres, afin de choisir les sujets à privilégier et pouvoir, ensemble, se mettre au service des territoires et des populations que l’on représente. » La déclaration est signée du président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) Claude Cochonneau, en amont de la signature d’une convention de partenariat avec l’Assemblée des communautés de France (AdCF). Cette structure regroupe 1 200 intercommunalités. « La transition vers une agriculture multi-performante, qui intègre les dimensions économiques, sociales, environnementales et territoriales nécessite une approche transversale et décloisonnée des politiques publiques », selon les termes inscrits sur la convention de partenariat. Lequel entend entamer et construire le dialogue, avant le conflit.
Renouer le dialogue sur l’épineuse question du foncier agricole
« Notre souhait est de formaliser des relations déjà existantes, mais souvent conflictuelles, notamment au sujet du foncier agricole », explique le président de l’AdCF Jean-Luc Rigaut. « Le partage intelligent du foncier nécessite que l’on se voit, qu’on se parle et que nous anticipions davantage cette question », renchérit son homologue de l’APCA.
Le partenariat a également pour vocation de « faire redescendre sur tout le territoire des bonnes pratiques, et notre volonté de travailler ensemble », ajoute Jean-Luc Rigaut. Cela devra notamment être le cas dans le cadre de l’objectif de parvenir à zéro artificialisation nette, en 2025 inscrit dans le Plan biodiversité. « Ce qui signifie pour certain que l’on ne peut pas toucher au foncier agricole. Nous devrons en discuter », affirme Corinne Casanova, vice-présidente de l’AdCF.
Douze axes de travail
En parallèle, le partenariat se déclinera en priorité sur douze axes de travail, parmi lesquels la préservation des paysages et de la biodiversité, la promotion de l’alimentation locale à travers le soutien des projets alimentaires territoriaux (PAT), ou l’adaptation des exploitations agricoles au changement climatique et son atténuation.
« Cette convention ouvre le champ de nouvelles manières de penser l’aménagement du territoire national », conclut Jean-Luc Rigaut. Un comité de concertation et de suivi doit être mis en place. La convention, établie pour trois ans, sera reconduite de manière tacite à chaque échéance, pour la même durée.
Ce rapprochement intervient alors que le secteur agricole est de plus en plus sous pression : attentes sociétales, enjeux environnementaux, concurrence internationale… Tandis que les compétences de l’intercommunalité en matière d’aménagement de l’espace et de l’environnement ont été renforcées.