Colloque IBMA : booster les solutions et accélérer la recherche
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Le cap est fixé par IBMA pour déployer le biocontrôle en France : tripler les parts de marché, afin d’atteindre 15 % en 2025. Pourquoi ce seuil ? « Parce qu’à partir de 15 %, nous sommes audibles sur le marché et pour les investisseurs », commente Antoine Meyer, président de l’association des entreprises de produits de biocontrôle intervenant en France, lors du colloque organisé à Paris le 19 janvier. Et les moyens ? IBMA demande, notamment, plus de soutien pour développer la recherche sur le territoire français. « Où s’effectue la recherche privée sur le biocontrôle ? interpelle Antoine Meyer. Dans le reste du monde, surtout en Californie et en Inde. Trop peu en France. »
Crédit d’impôt recherche de 60 % attendu pour innover en France
Les adhérents d’IBMA ont fait les comptes : « Si nous avions un crédit d’impôt recherche avec un taux majoré à 60 % sur dix ans, contre 30 % actuellement, nous pourrions ouvrir les laboratoires, attirer les chercheurs et accélérer le processus d’innovation. Les investissements R&D passeraient de 17 M€ à près de 100 M€/an. » Une telle proposition avait été présentée par Jean-Baptiste Moreau lors de l’examen de la loi Agriculture et Alimentation, mais les parlementaires avaient rejeté la mesure.
Patrick Dehaumont, à la tête de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) du ministère de l’Agriculture, s’est dit favorable à cette proposition d’IBMA, « un sujet qui sera débattu prochainement ». Mais il estime que sa mise en œuvre rencontre « quelques difficultés ». Le mécanisme n’est pas inscrit à la loi de finances. La période de 10 ans souhaitée par IBMA pour un tel crédit d’impôt correspond au temps nécessaire de la recherche, donnant un cadre stable pour investir.
Urgence réglementaire
La stratégie nationale sur le biocontrôle doit aussi favoriser l’installation des forces vives de la recherche privée en France. Et le gouvernement soutient l'inscription des produits de biocontrôle dans les cahiers des charges du bio au niveau européen. Une façon de mettre sur la table des discussions le vide réglementaire au niveau de l’Europe. Car pour progresser, ce frein est à desserrer. La France est le seul pays européen à s’être doté d’une définition réglementaire sur les produits de biocontrôle. Pour IBMA, la classification européenne de ces produits et l’harmonisation sont urgentes. « Nous utiliserions le même langage et cela permettrait au sein de l’Europe d’activer le processus de reconnaissance mutuelle », explique Antoine Meyer. Patrick Dehaumont, complète : « La nouvelle présidence de la Commission devrait s’emparer du dossier. Nous poussons pour que ce soit le cas. »
Antoine Meyer déplore enfin que la redevance pour pollution diffuses (RPD) s’applique au biocontrôle. D’autant que le prix de ces produits est l’un des freins avancés par les agriculteurs à leur utilisation, selon une enquête commandée par IBMA. « Double peine pour nos solutions, appuie-t-il. Nous avons déjà à passer les tests liés aux critères d’exclusions et aux critères toxicologiques. Nous ne rejetons pas par exemple la taxe sur la pharmacovigilance, mais nous voulons de la cohérence. »