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Diversifier les cultures : des obstacles pour les organismes collecteurs

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A l'occasion d'un colloque de restitution d'une étude sur les freins et leviers à la diversification des cultures, les chercheurs de l'Inra ont détaillé les obstacles de cette pratique pour chaque maillon de la filière, notamment pour les organismes collecteurs.« La dérégulation progressive des outils d'intervention de la PAC a mis en place un marché des matières premières agricoles concurrentiel, qui conduit les coopératives à favoriser des cultures ayant des prix rémunérateurs et un marché connu », rappellent les auteurs de l'étude. De plus, commercialiser d'importants volumes donne un plus grand pouvoir de marché. A ces éléments peut s'ajouter le jeu des rendements, comme l'indique François Charrie, ingénieur de recherche à l'Inra : « en 2006, un hectare de blé meunier rapportait 345 € de plus que la même surface en pois protéagineux ». L'économie d'échelle peut également impacter les transports : la distance à parcourir pour prendre en charge les productions mineures éparses sur un territoire peut induire des coûts logistiques élevés par rapport au tonnage collecté. E.P.

L'étude met en évidence la taille des silos comme souci récurrent. Les volumes de récolte des cultures de diversification sont relativement faibles, et bien occupent par conséquent des silos dont la capacité n'est alors pas complètement exploitée. A moins de mélanger des lots hétérogènes, voire des espèces, au détriment de toute démarche de qualité.De plus, la période de récolte des cultures de diversification peut créer un conflit avec celle de cultures majeures, le plus souvent prioritaires dans la répartition des matériels de transports et de stockage. Enfin, certaines cultures « marginales » nécessitent un appareillage spécialisé dont l'amortissement est difficile en cas de récoltes peu importantes.

Collecte des cultures de diversification : des solutions sur le terrain

L'étude de l'Inra relate le cas de coopératives prenant le parti de s'adapter à certaines problématiques locales. Vegam incite ainsi ses adhérents dotés du matériel requis à transporter eux-mêmes leur lin protéagineux, moyennant une prime à la tonne. Tenter d'orienter le choix des cultures par des agriculteurs géographiquement proches est la piste retenue par Cavac, pour rentabiliser la collecte de la paille de chanvre.