Écophyto 2030, le CSO publie un avis discordant
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Le Conseil Supérieur d’Orientation et de Coordination de l’Économie Agricole et Alimentaire (CSO) a peiné à s’exprimer d’une seule voix au moment de rendre son avis sur le plan Écophyto. Publié le 18 janvier 2024, le document laisse entrevoir de nombreuses positions, souvent uniques à chacun de sa trentaine de membres.
La lecture des 16 points composant l’avis du Conseil Supérieur d’Orientation et de Coordination de l’Économie Agricole et Alimentaire (CSO) sur la stratégie Écophyto 2030, publié le 18 janvier 2024, suffit à comprendre que les discussions n’ont pas dû être évidentes. À chaque point, sa position, sa remarque ou son attente, souvent partagée par une seule ou deux personnes tout au plus, rarement davantage : ici, la demande d’intégration des indicateurs économiques relatifs à la souveraineté alimentaire au sein des indicateurs d’Écophyto ; là, des réserves sur l’instauration de pénalités financières dans le cadre du dispositif des CEPP. Parmi les points qui semblent convaincre un nombre signifiant d’interlocuteurs, celui portant sur la réduction de 50 % des pesticides à l’horizon 2030 : « Certains membres insistent sur la nécessité de respecter le cadre européen en s’appuyant sur les indicateurs européens et en conditionnant l’atteinte des objectifs à la disponibilité de solutions alternatives efficaces et accessibles ». Un membre propose même de décaler l’échéance à 2035.
Quelques motifs de satisfaction
Plus loin, des doutes sont formulés quant aux investissements apportés pour des produits alternatifs : « Des interrogations persistent concernant la répartition de l’enveloppe financière mais également sur le déploiement de ces solutions innovantes, avec la crainte que les moyens alloués soient insuffisants ». La territorialisation des actions de la stratégie est, quant à elle, saluée par « la majorité des membres s’étant exprimés ». Autres motifs de consensus : la révision de la séparation vente-conseil, la rénovation du bulletin de santé végétal ou encore le maintien des réseaux de ferme de référence (dont le réseau Dephy). Dans sa synthèse, le CSO se satisfait, en outre, du soutien aux filières de l’agriculture biologique et celles à bas niveau d’intrants. Enfin, il recommande au gouvernement la « transparence » sur les travaux du plan d’anticipation du retrait de substances actives et de déploiement de solutions alternatives.