Emplois agricoles, « être le plus visible possible pour susciter les vocations »
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Avec 895 000 salariés, soit 266 000 équivalent temps plein, l’agriculture est le second employeur de France. Lors d’un point organisé le 23 septembre sur la question de l’emploi dans le secteur agricole, l’Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture (Anefa) a souligné l’importance pour le secteur d’être « le plus visible possible pour susciter les vocations », comme l’indique son président, Mickaël Jacquemin.
70 000 postes à pourvoir
Si les 70 000 postes à pourvoir tous les ans, dont 10 000 en CDI, concernent tous types de postes (production, transformation, technicien, etc.), l’enjeu de la transmission des exploitations est l’un des plus critiques. « Dans certaines régions, près de 50 % des exploitants vont partir à la retraite dans les cinq ans. Cela peut devenir une vraie problématique si nous n’arrivons pas à renouveler les générations. L’enjeu est donc de donner envie aux jeunes de s’orienter vers les écoles agricoles », explique Mickaël Jacquemin.
Communiquer davantage sur les métiers agricoles
Un déficit de main d’œuvre qui concerne divers secteurs en fonction des régions, bien que la situation du maraîchage soit tendue sur l’ensemble du pays. Mickaël Jacquemin rappelle, par ailleurs, que faute de main d’œuvre, les jeunes reprenant des exploitations de polyculture/élevage font souvent le choix d’arrêter cette seconde activité. « Il y a également beaucoup de projets qui ne verront pas le jour, notamment de diversification », précise-t-il. Si 170 000 jeunes sont actuellement dans les classes de l’enseignement agricole, seul un peu moins d’un tiers se destine à la production agricole.
Peu de chômage en agriculture
« Quand nous organisons des job dating, nous manquons souvent de candidats. Pour certains métiers, comme les tractoristes, nous sommes désormais en concurrence avec d’autres secteurs », indique Mickaël Jacquemin, qui rappelle néanmoins que le taux de chômage des jeunes du secteur agricole est quatre à cinq fois inférieur à la moyenne nationale. Face à cette situation, des initiatives sont lancées pour communiquer de manière plus importante vers le grand public. « L’image de l’agriculture peut être un frein, mais nous n’avons probablement pas assez ouvert nos portes », estime le président de l’Anefa.