Essor du biocontrôle : les cinq recommandations du CGAAER
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Le dernier rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), publié le 24 avril 2017, dresse un état des lieux du biocontrôle. Cinq recommandations pour son développement sont listées.
Commandé il y a un an par le ministère de l’Agriculture, il fait suite au rapport d'Antoine Herth publié en 2011. Il résulte d’une mission conduite entre mi-avril 2016 et fin décembre 2016 au cours de laquelle 110 interlocuteurs ont été rencontrés. Les recommandations mettent en avant des dispositions propres aux produits de biocontrôle pour chacune des étapes de la recherche à l’utilisation
- Une définition qui englobe notamment les substances de base : « Un produit est considéré comme un produit de biocontrôle lorsqu’il utilise des mécanismes naturels pour protéger les végétaux ou renforcer leurs défenses naturelles contre les organismes nuisibles, grâce à des macro-organismes ou des produits phytopharmaceutiques comprenant des médiateurs chimiques, des substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale, ou identiques à celles-ci, et des substances de base, tout en présentant un niveau élevé de sécurité pour la santé publique et l’environnement » ;
- Des délais d’instruction des dossiers d’AMM respectant la réglementation dès le 1er janvier 2018 (six mois pour les produits de biocontrôle, contre douze pour les autres spécialités phytopharmaceutiques). L’Anses est appelée à présenter un plan d’action en ce sens ;
- La rédaction d’une feuille de route ministérielle définissant les stratégies et priorités de recherche pour la filière du biocontrôle, avec une organisation et une gouvernance qui pourraient être confiées au Consortium biocontrôle, qui rassemble les acteurs publics et privés de la recherche et du développement pour les produits de biocontrôle ;
- Une mobilisation de l’ensemble des axes d’Écophyto 2, au-delà de l’action 1.3 dédiée. Et ce, avec les objectifs de recourir systématiquement au biocontrôle et de caractériser et valoriser ces produits ;
- Favoriser les produits de biocontrôle dans l’ensemble des politiques publiques, grâce à une mobilisation interministérielle, et promouvoir la vision française du biocontrôle au sein des enceintes européennes et internationales.
« Un rapport attendu », pour IBMA France
« Ce rapport était très attendu, il arrive six ans après celui d’Antoine Herth, lequel s’est révélé être un document charnière, souligne Denis Longevialle, secrétaire général d’IBMA France. Ses recommandations s’appuient sur cinq leviers essentiels. Nous devons maintenant l’analyser en détail pour faire un retour au CGAAER. » Et de préciser que certaines recommandations ont déjà été prises en compte dans la dernière note de service de la DGAL, laquelle propose des critères moins restrictifs pour l’inscription des produits sur la liste biocontrôle
« Nous espérons que ce rapport devienne une référence pour la prochaine équipe gouvernementale, conclut Denis Longevialle. Et ce, pour s’assurer de la pérennité des politiques publiques en faveur du biocontrôle. »