États généraux de l'alimentation : Emmanuel Macron s'exprimera le 11 octobre à Rungis
Le | Politique
C’est officiel. Le Président de la République, Emmanuel Macron, se rendra le 11 octobre 2017 au marché de Rungis pour faire un point d’étape sur les États généraux de l’alimentation, en présence de Stéphane Travert, informe le ministère de l’Agriculture dans un communiqué du 9 octobre. Son arrivée est prévue à 16 heure pour un discours à 17 h.
Emmanuel Macron était absent de l’ouverture des États généraux de l’alimentation. Mais le 20 juillet, Stéphane Travert avait promis que le président annoncerait, à mi-parcours, les premières mesures à l’issue du premier chantier sur la création de la valeur. Sa venue le 11 octobre dans la Manche avait d’abord été évoquée, puis démentie le 6 octobre par la Préfecture du département.
Création de valeur et meilleure répartition
Les attentes des acteurs concernés sont à la hauteur de l’ambition affichée par le Gouvernement. Durant six semaines, près de 30 débats ont eu lieu dans sept ateliers réunissant à chaque fois une cinquantaine de personnes représentant l’ensemble de la filière agricole et agro-alimentaire, jusqu’au consommateur.
Plusieurs points semblent émaner des discussions. D’une part, une révision à la hausse du seuil de revente à perte (SRP), qui concerne notamment l’encadrement des promotions. « Si demain nous relevons le SRP comme nous souhaitons le faire, il faut d’abord s’assurer que le relèvement du seuil retourne dans la poche des agriculteurs », a indiqué Stéphane Travert, le 8 octobre sur France 3. D’autre part, il souhaite que les industriels, les producteurs, les transformateurs puissent signer une charte de bonnes pratiques et inverser la construction du prix en partant de la production, et non plus de partir du prix consommateur. De quelle manière ? Les débats de l’atelier cinq ont émis l’idée que des instances comme FranceAgriMer, les interprofessions, l’Observatoire de la formation des prix et des marges établissent des indicateurs qui aideront à trouver un montant rémunérateur pour le producteur. Charge à l’aval, ensuite, d’ajouter la valeur de son propre travail.
Plus de transparence
Jean-Yves Mano, président de l’association de consommateurs CLCV et qui a animé le premier atelier sur les attentes des consommateurs, se dit inquiet. Il voit dans ces mesures la possibilité pour les industriels et la grande distribution d’accroitre encore la marge. « Nous l’avons mentionné au ministre de l’Agriculture le 4 octobre, indique-t-il. Rien ne nous assure que la création de valeur va profiter à l’agriculteur, avec le risque que les prix augmentent au stade du consommateur. » L’association se dit toutefois favorable dans certains cas à une hausse des prix. « Mais à condition que celle-ci soit transparente et que le consommateur sache ce qui revient à l’agriculteur », ajoute Jean-Yves Mano.
Quoiqu’il en soit, les annonces du Président conditionneront le bon déroulement de la deuxième partie des États généraux de l’alimentation, axée sur les aspects plus sociétaux et environnementaux.