Glyphosate, la Commission propose un renouvellement pour 10 ans
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Les États membres se sont vus proposés par la Commission européenne de renouveler l’autorisation de commercialisation du glyphosate pour 10 ans. Une posture révélée le 20 septembre, trois mois avant l’expiration de l’actuelle autorisation.
La position de la Commission européenne, vis-à-vis du renouvellement de l’autorisation du glyphosate, est désormais connue. Une brève de l’AFP, reprise par différents médias, révèle que Bruxelles a proposé aux États membres, ce 20 septembre, de renouveler pour dix ans l’autorisation de la molécule. Alors que l’Efsa précisait, début juillet, ne pas avoir identifié de domaine de préoccupation critique dans son évaluation, mais certaines lacunes dans les données, l’exécutif européen estime donc que le niveau de risque lié au glyphosate ne justifie pas son interdiction. L’usage de glyphosate devrait toutefois s’accompagner de « mesures d’atténuation des risques » aux alentours des zones pulvérisées, en « apportant une attention particulière » aux effets indirects sur l’environnement, selon la Commission.
Aux États membres de se positionner sur le renouvellement
Cette proposition de renouvellement sera examinée le 21 septembre par les États membres lors de la réunion du Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux (Scopaff). Le ministère de l’Agriculture a confirmé à la presse que cette proposition sera discutée à cette occasion, mais « qu’il ne sera pas procédé à un vote à ce stade ». Le vote devrait intervenir courant octobre, conformément au calendrier indiqué par la cheffe d’unité adjointe de la DG Santé en charge des pesticides et biocides, Almut Bitterhof, le 30 août dernier.
Cette posture de Bruxelles, annoncée ce mercredi en milieu de journée, déclenche déjà des réactions, en particulier du côté des opposants de la molécule, qui se tournent désormais vers les États membres pour s’opposer à son renouvellement.
Les autorités françaises pas satisfaites
Le ministère de l’Agriculture affirme, quant à lui, « ne pas être satisfait », et prône une approche davantage au cas par cas. « [La France a pris le parti] d’interdire l’utilisation du glyphosate dans les situations où il peut être substitué par une alternative viable, explique-t-on du côté de la rue de Varenne. La France considère que cette approche permet de réduire les usages sans mettre les agriculteurs en situation d’impasse et souhaite désormais partager son expérience dans ce domaine. » La France demandera donc à ce que cette démarche soit harmonisée au niveau européen. « Par ailleurs, afin de répondre aux interrogations de l’Efsa sur certaines lacunes dans les données signalées dans les conclusions de l’agence, la France demandera également à la Commission européenne et à l’Efsa d’accélérer la mise au point de méthodes d’évaluation des risques pour la biodiversité », ajoute-t-on au ministère.