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Glyphosate : les oppositions au renouvellement de la molécule se multiplient

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Non cancérogène, non mutagène, non toxique pour la reproduction. Telle est la classification annoncée par l’Echa, l’Agence européenne des produits chimiques, le 15 mars 2017. Cette décision, attendue par la Commission européenne pour relancer les discussions entre États membres sur la molécule, semblait favorable au renouvellement de son autorisation. C’est sans compter les nombreuses réactions opposées rendues publiques depuis.

Car bon nombre de parties prenantes ne considèrent pas, comme les sociétés pharmaceutiques vendant la molécule, que « les preuves scientifiques pour appuyer le renouvellement du glyphosate sont aujourd’hui écrasantes ». Ségolène Royal, dans un communiqué daté du 16 mars 2017, « condamne la décision de l’Echa » et « appelle les ministres européens de l’Environnement à continuer à s’opposer à la réapprobation de la substance ».

Les ONG brandissent l’avis du Centre international de recherche sur le cancer

De nombreuses ONG avaient par ailleurs, avant la publication de l’avis, remis en cause les travaux de l’Echa : une lettre avait été adressée au directeur général de l’Agence pour protester contre des conflits d’intérêts en son sein. Les ONG appellent à une évaluation indépendante et s’appuient sur l’avis du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) : ce dernier a classé il y a deux ans le glyphosate comme cancérogène probable.

Une autre affaire, révélée par Le Monde et déjà connue sous les « Monsanto Papers », devrait alimenter le camp des opposants au renouvellement de l’autorisation du glyphosate. Selon des documents déclassifiés par la justice fédérale américaine le 16 mars 2017 dans le cadre d’une action intentée contre Monsanto, le géant agrochimique s’inquiéterait, depuis 1999, du potentiel mutagène de la molécule.