La Coopération agricole veut mieux communiquer sur le bien-être animal
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Si la demande des citoyens est de plus en plus forte sur le bien-être animal, les consommateurs ont une notion encore floue du sujet, estiment les professionnels qui se sont exprimés lors d’un débat organisé par la Coopération agricole. Ils réfléchissent à la manière de communiquer sur le sujet.
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« Le bien-être de l’animal est lié à sa propre perception de la situation qui est en étroite relation avec les personnes en contact avec lui, donc l’éleveur », explique Luc Mounier, responsable de la chaire bien-être animal à Vetagro-Sup - DGAL et représentant du Centre national sur le bien-être animal.[/caption]
« La demande de la société est très forte sur le bien-être animal mais il faut voir par quelle porte d’entrée nous allons travailler sur ce sujet », a indiqué Mickaël Merceron, référent pour le BEA à la Coopération agricole lors d’un débat organisé par la structure le 7 octobre. Selon un sondage réalisé par Greenflex, la demande des citoyens est réelle : 68 % veulent consommer autrement et 84 % des Français déclarent que l’alimentation est le premier domaine dans lequel ils veulent adopter une attitude plus responsable. « Ils ont une envie profonde d’une société plus durable. Ils veulent consommer moins mais mieux », résume Laure Blondel, directrice conseil marques, produits et consommation responsable de Greenflex.
Expliquer ce qu’est le bien-être animal
« La préoccupation existe, nous avons toujours des questions sur la manière dont sont élevés les animaux, reconnaît Gérard Cladière, président du groupe viandes de la Fédération du commerce et de la distribution, FCD. Mais ce sujet est flou et très fantasmé pour les clients. »
La première démarche consiste donc, pour les acteurs agricoles, à expliquer aux consommateurs ce qu’est le bien-être animal. « Nous devons nous rapprocher des médias pour témoigner sur nos métiers », insiste Mickaël Merceron. « Tout le monde veut des animaux en liberté, ajoute Gérard Cladière. Mais il faut aussi expliquer ce que sont les animaux d’élevage et que ces derniers veulent parfois aller dans les bâtiments. »
One Welfare
Pour la Coopération agricole, l’enjeu est également de faire comprendre que le bien-être animal est indissociable de celui de l’éleveur, soit le concept du One Welfare. « Le bien-être de l’animal est lié à sa propre perception de la situation qui est en étroite relation avec les personnes en contact avec lui, donc l’éleveur, explique Luc Mounier, responsable de la chaire bien-être animal à Vetagro-Sup - DGAL et représentant du Centre national sur le bien-être animal. De plus, l’agriculteur voit tous les jours ses animaux : c’est lui qui perçoit des dysfonctionnements. Il est la pierre angulaire du bien-être animal. »
Un étiquetage sur les produits
Reste à également s’accorder sur la manière de communiquer vers les consommateurs. La FCD, qui insiste sur l’importance d’une démarche collective, est favorable à un étiquetage sur le bien-être animal. « Mais c’est un sujet complexe », indique Gérard Clavière. Le Conseil national de l’alimentation, CNA, planche sur un étiquetage des modes d’élevage. Un sujet controversé au sein de la profession agricole. « Ce critère est trop contraignant, explique-t-il. Il faudrait se mettre d’accord sur trois ou quatre catégories sans en stigmatiser une. Quant à la note globale, elle restera compliquée à comprendre. Sur un emballage, il faut un étiquetage clair, lisible et compréhensible. »