La filière céréales teste la traçabilité totale jusqu’au consommateur
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Tracer l’histoire des produits céréaliers et apporter cette information au consommateur, telle est l’ambition du projet porté par Intercéréales. Il été présenté à l’occasion des rencontres annuelles de l’association Agro EDI Europe, le 13 juin à Paris. « L’objectif est d’aller plus loin que la traçabilité réglementaire déjà exigée par le paquet hygiène, de manière collective et avec une interopérabilité des données », explique Bruno Pépin, délégué général d’Agro EDI.
La démarche, lancée dans le cadre du plan de transformation de la filière céréales remis au Gouvernement en décembre 2017, fait suite aux États généraux de l’alimentation. Elle a démarré en 2018 avec les blés CRC (Culture raisonnée contrôlée), dont la traçabilité est déjà un axe fort, utilisés dans la fabrication du pain. La filière orge/malt/bière se lance tout juste. Et le tryptique maïs/nutrition animale/élevage devrait commencer d’ici à la fin de l’année.
100 producteurs dans une baguette
« Nous voulons être plus à l’écoute des consommateurs et citoyens, explique Cécile Adda, responsable durabilité des céréales pour l’interprofession. Dans une enquête réalisée en 2016, la transparence et la traçabilité arrivaient en deuxième position de leurs attentes, juste derrière la réduction des traitements chimiques. » L’objectif est de connecter le producteur au consommateur en utilisant la technologie digitale et en racontant l’histoire du produit depuis son origine. Un défi dans le cas de ces métiers d’assemblage dont le savoir-faire consiste à mélanger des lots pour créer un produit répondant aux attentes des clients. « Une centaine de producteurs peuvent avoir participé à la confection d’une baguette, ajoute-t-elle. Nous avons donc choisi de ne pas remonter jusqu’à la parcelle mais à la zone d’origine et à l’organisme stockeur. » Sans oublier la taille de la filière qui rassemble onze millions d’hectares, 70 millions de tonnes de céréales et 270 000 exploitations.
Raconter l’histoire de la céréale
Quoiqu’il en soit, le projet est bien avancé pour la filière CRC. Un flash code QR sera apposé sur le produit fini ou dans les boulangeries. Le consommateur aura alors accès à une carte interactive de la zone de production avec les différents acteurs. Il pourra cliquer sur l’un d’entre eux pour avoir des informations, visionner des photos et des vidéos. La filière CRC travaille avec quatre groupes pilotes, dont les noms restent encore confidentiels : un fabricant national de biscuit, un acteur majeur de la grande distribution avec ses fournils fabricants sur place, un acteur majeur de la grande distribution qui achète du pain précuit, et un réseau de boulangerie premium. « La traçabilité de la filière sera un atout supplémentaire pour nos blés français à l’exportation », insiste Jérôme Calleau, président d’Agro EDI et de la Cavac.
L’outil sera mis à disposition des marques et des enseignes de grande distribution. Le budget alloué est de 200 000 euros par an.