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La France exige l’interdiction des végétaux traités au thiaclopride en UE

Le | Politique

Selon un communiqué du ministère de l’Agriculture publié le 9 février 2024, la France demande à la Commission européenne d’interdire les fruits et légumes traités au thiaclopride dans l’Union européenne. Ce néonicotinoïde, prohibé à la fois en France et en UE, bénéficie encore de tolérances à l’importation.

Dans un communiqué du ministère de l’Agriculture, la France presse la Commission européenne d’interd - © D.R.
Dans un communiqué du ministère de l’Agriculture, la France presse la Commission européenne d’interd - © D.R.

Après le temps des discours, vient celui de l’action. Parmi les mesures annoncées le 1er février 2024 par Gabriel Attal, figurait celle d’une clause de sauvegarde sur le thiaclopride, un néonicotinoïde interdit en France depuis 2018, dans l’UE depuis 2021, mais dont les importations bénéficient toujours de tolérances à l’échelle communautaire. La France presse la Commission européenne d’interdire les végétaux traités avec cette substance active, indique le ministère de l’Agriculture dans un communiqué 9 février 2024. « En achetant et en consommant des fruits et légumes frais issus de ces pays qui auraient été traités avec le thiaclopride, le consommateur européen est exposé à la substance, qui est considérée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) comme étant cancérogène de catégorie 2, toxique pour la reproduction de catégorie 1 et perturbateur endocrinien », rappelle le ministère.

Cette demande s’inscrit dans la résolution votée le 17 janvier 2024 par le Parlement européen, visant à contrer les tolérances à l’importation pour le thiaclopride. Les eurodéputés avaient ainsi souhaité abaisser les limites maximales de résidus (LMR) pour tous les produits importés contenant la substance active, une demande formulée par la France « depuis plusieurs années ». Celle-ci met par ailleurs en garde la Commission européenne, dans le cas où sa demande ne serait pas entendue : « A défaut, les autorités françaises envisagent, conformément à la réglementation en vigueur, de prendre à titre conservatoire et dans l’attente d’une interdiction à l’échelle de l’Union européenne, une clause de sauvegarde qui suspend la mise sur le marché des fruits et légumes frais exposant les consommateurs au thiaclopride ». Pour rappel, la France avait brandi une menace similaire pour suspendre les importations de cerises fraîches traitées au phosmet : un arrêté avait été publié en mars 2023 au Journal officiel, avant que l’UE ne se décide, six mois plus tard, à baisser les LMR.