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La France se prépare à des épisodes de sécheresse

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Selon un état des lieux réalisé par le ministère de la Transition écologique, près de la moitié des départements français risquerait de connaître un épisode de sécheresse cet été. Une instruction technique pour mieux anticiper ces épisodes est en cours de préparation.

La France se prépare à des épisodes de sécheresse
La France se prépare à des épisodes de sécheresse

Les épisodes de sécheresse sont un enjeu de plus en plus problématique en Europe. Pour mieux y faire face, le Parlement européen a récemment adopté une nouvelle réglementation sur la réutilisation d’eaux résiduaires. La France n’est pas épargnée par cette situation. Une réunion du Comité national de l’eau, le 14 mai, était justement consacrée à la manière d’anticiper les épisodes de sécheresse. Car l’été s’annonce chaud et sec. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne Franche-Comté, Grand-Est, Centre-Val de Loire et Nouvelle-Aquitaine pourraient plus particulièrement connaître de tels épisodes. Le risque de sécheresse concernerait selon cet état des lieux du ministère de la Transition écologique, 53 départements français, avec une concentration de « risque très probable » dans le centre-est du pays.

De premiers arrêtés pris

Pour éviter de connaître des situations de rupture d’approvisionnement, comme cela fut le cas l’année précédente dans 13 départements, des réunions entre les préfets et leurs partenaires sont actuellement en cours. Une instruction technique à venir devrait demander aux préfets de prendre de nouvelles dispositions pour améliorer la gestion de ces crises, via notamment l’harmonisation des mesures de restrictions des usages de l’eau. En Loire-Atlantique et en Vendée, des premières mesures de restriction d’usage d’eau ont déjà été prises, conformément à leurs arrêtés cadres sécheresse. Les débits des bassins des côtiers bretons, Marais Breton, Logne, Boulogne, Ognon et Grand Lieu ont été mesurés à des niveaux suffisamment bas pour déclencher la limitation de certains usages, comme l’interdiction horaire de l’irrigation grandes cultures, entre autres.

Le secteur agricole actif dans la gestion de la ressource en eau

Dans un communiqué daté du 29 mai, l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse plaide, prône aussi l’anticipation face au réchauffement climatique, qui amplifie déjà ces épisodes de sécheresse. Et rappelle les actions mises en place sur son territoire. A l’échelle du bassin, sur les 72 secteurs déficitaires en eau identifiés fin 2015, 56 ont désormais un Plan de gestion de la ressource en eau (PGRE) adopté. Les économies d’eau représentent 80 % des actions prévues par ces programmes. 260 Mm3 ont été économisés en six ans, notamment grâce au secteur agricole, grâce à des actions de lutte contre les fuites sur les canaux d’irrigation. Pour exemple, le contrat du canal de la Robine dans l’Aude*, a permis la modernisation du réseau d’irrigation. Résultat : 3 millions de m3 d’eau économisés par an. Pour ce faire, 27 km de réseaux et une station de pompage de 1 500 m3 /h ont été construits afin d’alimenter sous pression 900 hectares de vignobles et de grandes cultures maraîchères. L’agence de l’eau a financé ce projet à hauteur de 1,3 M€.

 FNE défend la diversification des cultures

Mais l’irrigation demeure un enjeu sensible ((lien). Pour le président de FNE Pays de la Loire, Jean-Christophe Gavallet, « le salut agricole est ailleurs ». Pour l’association, le développement du stockage hivernal pousserait au maintien de cultures et d’objectifs de rendement nécessitant de grands volumes d’eau. Elle préfère mettre en avant une meilleure gestion des sols et la diversification des cultures.

 

* établi avec les associations d’irrigants du secteur et le syndicat mixte du bassin-versant de l’Aude et soutenu par le Département de l’Aude, la Région Occitanie, l’agence de l’eau et l’Europe