Lancement de la SAS sur les crédits carbone agricoles
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Le 3 mars, les onze membres fondateurs ont annoncé la création d’une plateforme de crédits carbone agricoles français sous forme d’une SAS et rassemblant les filières végétales et animales. Elle prend le relai de France carbone agri association. Son nom sera dévoilé dans les prochaines semaines.
C’est officiel. France carbone agri association, FCAA, se transforme en une SAS et s’étend aux filières végétales. L’annonce a été faite le 3 mars au Salon international de l’agriculture par ses onze membres fondateurs. Ils regroupent les associations spécialisées, AS, en élevage et dans le secteur du végétal, ainsi que les chambres d’agriculture avec l’APCA.
L’objectif est de centraliser tous les crédits carbones générés par les agriculteurs et de les commercialiser. Le dispositif se veut « crédible et transparent » pour susciter la confiance des acheteurs. « Une SAS devenait indispensable pour entrer dans une démarche commerciale », indique Marie-Thérèse Bonneau, présidente de FCAA.
Un outil unique de conseil en cours de construction
Pour engager le système, l’APCA et l’Acta travaillent à la mise en place d’un outil de diagnostic commun à l’ensemble des filières, afin que les conseillers puissent réaliser un seul diagnostic pour une exploitation. « Les outils par filière existent, il nous faut créer une boite de dialogue simple et unique pour le conseiller », indique Marie-Thérèse Bonneau.
Le premier appel à projets commun à toutes les filières, et le troisième depuis la création de FCAA, devrait être lancé d’ici à la fin du premier trimestre. « Nous n’avons pas défini le nombre d’appels à projets par an, poursuit Marie-Thérèse Bonneau. Nous venons de déposer, aujourd’hui même au ministère de la Transition écologique, le deuxième appel. » Ce dernier regroupe 1300 agriculteurs pour 600 000 tonnes de CO2.
Un troisième appel à projet qui pourrait rassembler plus de 2000 exploitants
« Le troisième appel pourrait rassembler 2000 à 2500 exploitants », espère-t-elle. Avec 16 000 élevages ayant déjà réalisé des diagnostics et les filières grandes cultures qui suivent le mouvement, les acteurs pensent que les appels à projets pourraient rassembler près de 10 000 agriculteurs, pour 600 à 1000 tonnes de carbone économisées par exploitation en moyenne. Le premier appel, qui a englobé 290 agriculteurs pour 170 000 tonnes, est bouclé, la totalité des crédits ayant trouvé un acheteur.
Côté rémunération, l’exploitant récupérera 80 % du prix. Le carbone est actuellement commercialisé à 38 euros la tonne. « Sur ce prix, l’agriculteur reçoit 30 euros, la structure locale accompagnatrice touche 5 euros, et les trois euros restants iront à la SAS », indique Samuel Vandaele, secrétaire général des Jeunes agriculteurs.
Un nom encore à définir et un directeur à nommer
Quid du nom de cette nouvelle structure ? Si la SAS portera le même sigle, FCAA, l’intitulé précis reste encore à définir. Il sera dévoilé lors du lancement du troisième appel à projet. « Il se peut qu’il y ait un anglicisme avec carbon farming », dévoile toutefois Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Un directeur sera nommé, et un équivalent temps plein devrait rejoindre l’équipe pour organiser l’interface entre les méthodes techniques des agriculteurs et des acheteurs. « À moyen terme, quatre responsables de projets devraient être mis à disposition de la structure, précise Marie-Thérèse Bonneau. La commercialisation des crédits carbone devrait rester dans les mains des représentants agricoles. »
La coopération agricole pourrait rejoindre la structure
La part de chaque entité dans la SAS n’est pas encore définie, car d’autres structures pourraient la rejoindre, comme La coopération agricole.
Pour Christiane Lambert, les crédits carbone doivent permettre aux agriculteurs de se rémunérer par le privé. « Nous ne voulons pas que cela soit intégré dans la Pac », a-t-elle insisté.