Lancement de Origine-info, les filières plaident pour la reconnaissance des démarches existantes
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La ministre en charge de la consommation, Olivia Grégoire, a annoncé, le 13 mars, le lancement de Origine-info, une initiative devant permettre aux consommateurs de connaître l’origine des produits alimentaires. Les filières agricoles appellent à s’appuyer sur les nombreuses démarches déjà en place, pour limiter le risque de confusion.
L’affichage de l’origine des aliments représente un défi de taille pour les filières alimentaires, soulignait le collectif En vérité, l’automne dernier. Le sujet a néanmoins fait son chemin du côté du gouvernement. Le 13 mars 2024, Olivia Grégoire, la ministre déléguée à la consommation, a annoncé le lancement d’Origine-info, une initiative visant à afficher l’origine des aliments. « Cette initiative s’appuie sur les acquis des dernières années, où le « produit en France » a beaucoup été poussé, a réagi Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée à l’agriculture, le lendemain, lors de son déplacement au Carrefour des fournisseurs de l’industrie agroalimentaire, CFIA. Nous serons attentifs à ce que les labels valorisant déjà l’origine France soient bien pris en compte, pour ne pas créer de la confusion. »
Les filières demandent de s’appuyer sur les démarches existantes
La vigilance sur ce dernier point est particulièrement forte au sein des filières agricoles. Dans un communiqué diffusé le 14 mars, l’Association des produits agricoles de France, regroupant interprofessions et organisations professionnelles agricoles, rappelle l’existence de la démarche « Produits agricoles de France », créée en 2014, qui valorise l’origine française auprès du consommateur. « Nous demandons au gouvernement de s’appuyer sur ces démarches fiables, contrôlées, reconnues par nos citoyens, plaide le président de l’association, Jean-François Guihard. C’est un enjeu à la fois de transparence et de reconquête de la souveraineté alimentaire, en donnant les moyens aux consommateurs de faire le choix de l’origine française. »
Le cahier des charges construit à partir de mai
Un point de vue également partagé par La Coopération agricole. Dans un communiqué, le réseau, qui se dit « favorable » à cette démarche, assure qu’il sera « [attentif] à la mise en place d’un cahier des charges pragmatique et simple, facilement utilisable pour les coopératives agricoles françaises ». Celui-ci fera l’objet de travaux à partir du mois de mai, en collaboration avec les industriels et distributeurs volontaires. LCA indique qu’elle soutiendra les principes de volontarisme, de complémentarité avec les affichages déjà en place, de mise en place d’une phase d’expérimentation, et de finalité européenne de cette initiative. « Nous insistons sur le fait que [cette démarche] doit contribuer au renforcement de nos capacités à produire pour répondre à tous les besoins alimentaires et sur tous les marchés », appuie Dominique Chargé, le président de LCA.