Le Cese publie un avis sur le renouvellement de générations
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Alors que près de la moitié des agriculteurs vont partir à la retraite d’ici à 2026, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a adopté, le 9 juin, un avis sur l’installation et la transmission des exploitations. 19 préconisations sont formulées pour faciliter le renouvellement des générations.
Le sujet du renouvellement des générations, dans le secteur agricole, devient, les années passant, de plus en plus brûlant. Selon les chiffres avancés aujourd’hui, un quart des exploitations et des actifs agricoles auront disparu d’ici à 5 ans, et 45 % des agriculteurs cesseront leur activité d’ici à 2026. Dans ce cadre, le Cese a adopté, le 9 juin, un avis sur la question, intitulé « Entre transmettre et s’installer, l’avenir de l’agriculture ! ». Le constat est clair : « Aujourd’hui dans notre pays, le nombre d’actifs diminue très rapidement car les installations sont loin de compenser les cessations d’activités. » Ainsi, en 2018, les 13 925 installés n’ont compensé que deux-tiers des cessations d’activité. Pourtant, le métier attire, notamment des jeunes n’étant pas issus du secteur agricole, souligne le document. Ces derniers sont néanmoins souvent stoppés en cours de route dans leur projet. En cause : « des projets insuffisamment aboutis ou mal conçus, des difficultés de trouver des terres et une ferme disponibles, des problèmes d’accès aux financements nécessaires, lourdeur et complexité du parcours d’accompagnement… », détaille l’avis du Cese.
19 préconisations
Pour relever les défis climatiques, énergétiques ou économiques, le renouvellement des générations est cependant indispensable. Pour y parvenir, le Cese en appelle à l’implication de chacun, au-delà des frontières du secteur agricole, et à la mise en œuvre de politiques publiques ambitieuses. Par ailleurs, le conseil formule, au sein de son avis, 19 préconisations pour que « celles et ceux qui souhaitent exercer ce métier puissent y parvenir dans de bonnes conditions ». Parmi les mesures listées, se trouvent par exemple : l’amplification de l’action des collectivités territoriales, le développement d’outils financiers pour inciter à l’installation, l’élaboration d’un cahier des charges national pour concevoir des formations « amont », l’encouragement du droit à l’essai, la prise en charge des coûts de certification agriculture biologique, ou l’adoption d’une loi foncière.
Des réactions mitigés au sein du secteur agricole
L’adoption de cet avis a suscité de nombreuses réactions. Dans un communiqué commun, la FNSEA, Jeunes Agriculteurs, le réseau des Chambres d’agriculture, la Fédération nationale de la mutuelle agricole (FNMA) « saluent l’ambition du rapport » qui « souligne le nécessaire renforcement de l’accompagnement humain et financier des jeunes qui souhaitent s’installer ». Si les organisations témoignent de leur accord sur plusieurs préconisations, d’autres suscitent de l’inquiétude. C’est le cas de l’accès à la Dotation Jeunes Agriculteurs (DJA) jusqu’à 50 ans, qui risquerait de « diluer l’enveloppe dédiée ». Les Jeunes agriculteurs jugent plus pertinents de distinguer « le jeune installé » du « nouvel agriculteur ». Les signataires du communiqué regrettent également que le rapport n’appelle pas davantage à la promotion des métiers agricoles.