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Le délégué interministériel fait le point un an après la conclusion du Varenne de l’eau

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Plus d’un an après la conclusion du Varenne de l’eau, plusieurs travaux ont été engagés pour mieux appréhender le nombre d’ouvrages de stockage de l’eau mobilisables. Des études sont également en cours pour définir une méthodologie encadrant les prélèvements en période de basses eaux. C’est ce qu’a indiqué Frédéric Veau, le délégué interministériel en charge du suivi du Varenne, le 9 mars, lors de son audition par la mission d’information sénatoriale sur la gestion de l’eau.

Frédéric Veau, délégué interministériel en charge du suivi de la mise en oeuvre du Varenne de l’eau, - © D.R.
Frédéric Veau, délégué interministériel en charge du suivi de la mise en oeuvre du Varenne de l’eau, - © D.R.

Annoncée à l’occasion des conclusions du Varenne de l’eau, le 1er février 2022, la réalisation d’un inventaire des ouvrages de stockage a bien avancé. C’est ce qu’a indiqué Frédéric Veau, le délégué interministériel en charge du suivi du Varenne, le 9 mars 2023, à l’occasion de son audition par la mission d’information sénatoriale sur la gestion durable de l’eau, lancée en février. Les plans d’eau d’une superficie supérieure à 0,1 hectare ont été inventoriés par images satellitaires. « Nous arrivons, au plan national, à environ 350 000 plans d’eau existants, indique Frédéric Veau. Un travail est en cours, mené par l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable, IGEDD, sur la méthode d’utilisation et d’échanges, avec les territoires, de ces informations. »

Pour aller plus loin, l’IGEDD doit désormais concentrer ses efforts sur l’identification des propriétaires de ces ouvrages, la caractérisation de leur état, ou encore le recensement d’exploitations agricoles à proximité et intéressées par un apport supplémentaire en eau, liste le délégué interministériel. « Tout ce travail est en train d’être mené, assure Frédéric Veau. Nous avons clairement des marges de manœuvre importantes à retrouver par la remobilisation du patrimoine hydraulique existant. »

164 projets hydrauliques en cours

L’état des lieux quantitatif de ces réserves progresse, mais qu’en est-il de la détermination d’un horizon concernant leur mobilisation opérationnelle, interroge le rapporteur de la mission, Hervé Gillé (du groupe Socialiste, écologiste et républicain) ? Selon Frédéric Veau, une revue des projets hydraulique, par région, serait en train d’être terminée : « Nous avons recensé 164 projets, dont 44 seront finalisés pour le mois de juin 2023. Au total, cela représente 37 millions de mètres cubes, soit 5 millions supplémentaires. » Une expérimentation a par ailleurs été lancée en avril, dans les départements du Gers, du Lot et du Tarn-et-Garonne, regroupant une trentaine de projets en tout.

Définir une méthodologie sur les volumes prélevables

Dernière évolution mise en avant par le délégué interministériel : la réalisation actuellement d’une étude, par Inrae et l’OFB, sur l’enjeu des volumes préalables, suite à l’évolution de la réglementation l’été dernier. Un décret, publié le 30 juillet 2022, définit la notion de volumes prélevables hors période de basses eaux. Celui-ci doit s’appuyer sur une méthodologie, encore à construire, définissant les volumes prélevables : c’est tout l’enjeu des travaux en cours. « L’idée sous-jacente est de prélever de l’eau quand la ressource est abondante, pour pouvoir la stocker, résume Frédéric Veau. Or, hormis dans le bassin Rhône-Méditerranée, nous ne disposons pas de références des prélèvements, peut-être car on ne prélevait pas ou très peu en dehors des périodes de sécheresse. » Les travaux des deux structures porteront également sur la notion de l’acceptabilité.

Un comité de pilotage du Varenne en juin

Selon le délégué interministériel, 23 des 24 mesures annoncées à l’issue du Varenne auraient, à ce jour, été enclenchées. La troisième réunion du comité de pilotage devrait avoir lieu au début du mois de juin prochain. La dynamique se poursuit, notamment via la mise en œuvre d’appels à projets ou d’appels à manifestation d’intérêt, comme celui sur les agroéquipements, doté de 400 M€, officiellement lancé au Salon de l’agriculture par Marc Fesneau.