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Le Haut conseil des biotechnologies livre ses recommandations sur l’analyse socio-économique des OGM

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Le 6 octobre, le Haut conseil des biotechnologies (HCB) a remis à Ségolène Royal et Stéphane Le Foll la recommandation de son Comité économique, éthique et social (Cees) relative à la directive 2015/412. Celle-ci laisse désormais aux États membres la possibilité d’interdire la culture d'OGM sur tout ou partie de son territoire pour des motifs socio-économiques.

Sept catégories de motifs ont été évoqués par la Commission européenne : objectifs de politique environnementale, aménagement du territoire, affectation des sols, incidences socio-économiques, volonté d’éviter la présence d’OGM dans d’autres produits, ambition de la politique agricole, ordre public. Cette liste n’est pas exhaustive et les motifs peuvent être invoqués seuls ou conjointement.

Une grille d’analyse et quarante questions

Le HCB a édité une grille d’analyse des motifs socio-économique rassemblant une quarantaine de questions. « Nous voulions garantir un caractère systématique à la démarche pour la crédibiliser et pouvoir la reproduire sur tous les dossiers, précise Sélim Louafi, du Cirad* et membre du Cees. Le Cees travaillait déjà sur cette analyse : nous avons amendé la grille déjà établie pour qu’elle réponde à la directive européenne. » Il s’exprimait à l’occasion du colloque sur l’analyse des impacts économiques, sociaux et éthiques des plantes génétiquement modifiées organisé le 6 octobre par le HCB à Paris.

La compétence des autorités régionales et locales pour éventuellement décider au niveau de chacun des territoires devrait être débattue, estime par ailleurs le Cees. L’objectif est bien d’éclairer la décision publique et non de s’y substituer. « La décision finale revient aux autorités », insiste Sélim Louafi.

Pour le Cees, les prérogatives de la directive 2015/412 justifient le travail que ses membres réalisent depuis plusieurs années.

* Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement

Sept organisations saisissent le Défenseur des droits

Suite à leur démission en avril 2016 du Haut Conseil des Biotechnologies (HCB), sept organisations* ont saisi le 6 octobre le Défenseur des droits, une institution qui a pour mission d’aider les personnes physiques et morales en cas de mauvais fonctionnement d’une structure publique. « Nous le sollicitons aujourd’hui afin d’intimer au HCB de respecter son règlement intérieur ainsi que le code de l’environnement, indique les structures dans un communiqué. Nous lui demandons également d’émettre des recommandations fortes pour garantir le bon fonctionnement de l’instance. » Elles indiquent que le HCB a dissimulé un avis divergent en février, celui d’Yves Bertheau, directeur de recherche à l’Inra. « Le gouvernement français se base sur un vrai-faux avis scientifique partial », estiment-elles.

* Amis de la terre, Confédération paysanne, Fédération nationale d’agriculture biologique, France nature environnement, Greenpeace, Réseau semences paysannes, Union nationale de l’apiculture française.