Le plan d’action pour soutenir les betteraviers annoncé, sans véritable nouveauté
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Le 9 février, au lendemain de la manifestation des agriculteurs à Paris, pendant laquelle l’interdiction définitive des néonicotinoïdes a largement été évoquée comme un symbole des contraintes subies par le secteur, Marc Fesneau a présenté son plan de soutien aux betteraviers. L’ensemble des mesures avait déjà été esquissé en janvier.
Une attention particulière aux éventuelles distorsions de concurrence, des alternatives à stimuler, et des indemnisations pour les pertes dues à la jaunisse en 2023. Ce sont, en substance, les trois axes du plan d’action présenté par Marc Fesneau le 9 février, afin de soutenir la filière betterave. Le ministre de l’Agriculture entend ainsi répondre aux inquiétudes nées de la récente décision de la Cour de justice de l’Union européenne, jugeant illégales les dérogations pour l’utilisation de néonicotinoïdes en traitement de semences.
Des nouveaux itinéraires techniques « dès 2023 » pour les betteraviers
Pris point par point, ce plan vient confirmer les pistes d’actions annoncée le 23 février. « La France s’assurera donc que la décision de la CJUE s’appliquera de la même manière à l’ensemble des pays de l’Union européenne », a ainsi répété Marc Fesneau à la presse, précisant qu’il avait lui-même déjà mis le sujet sur la table du Conseil européen le 30 janvier. Concernant le Plan national de recherche et d’innovation (PNRI), le ministre affirme que de « nouveaux itinéraires techniques visant à protéger les betteraves seront proposés aux betteraviers dès la campagne 2023 » via l'ITB. Alors que le PNRI avait pour vocation d’aboutir en 2024, et que certaines voix de la filière doutaient déjà de l’efficacité des solutions proposées à cet horizon, la performance de ces itinéraires, proposés un an plus tôt que prévu, sera scrutée de près.
Les néonicotonoïdes, très évoqués par les manifestants le 8 février
Enfin, concernant l’indemnisation des pertes dues à la jaunisse pour 2023, le Gouvernement « demandera l’activation d’une mesure de crise européenne », et « engage dès à présent le travail de construction du dispositif, en lien avec la Commission européenne ». Marc Fesneau invite ainsi les betteraviers à engager les semis sans appréhension.
La veille de ces annonces, la manifestation d’agriculteurs, à Paris, a marqué les esprits. Des centaines de tracteurs étaient aux Invalides, pour exprimer l’inquiétude du secteur face aux contraintes qu’il subit. De par leur actualité chargée et leur portée symbolique, les néonicotinoïdes ont très largement été évoqués à la fois par les exploitants présents, et par les médias couvrant la manifestation.