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Marc Fesneau, « Fermer définitivement la page des néonicotinoïdes tout en préservant l’avenir de la filière betterave »

Le | Politique

Le 23 janvier, le ministre de l’Agriculture a rencontré les représentants de la filière betterave. Il leur a confirmé que le récent avis de la Cour de justice de l’UE était imparable : les betteraviers doivent définitivement oublier les néonicotinoïdes. Il a donné les pistes d’action rapides qu’il entend suivre pour ne pas compromettre la filière, dès 2023.

Marc Fesneau, « Fermer définitivement la page des néonicotinoïdes tout en préservant l’avenir de la filière betterave »
Marc Fesneau, « Fermer définitivement la page des néonicotinoïdes tout en préservant l’avenir de la filière betterave »

« Il faut être clair et honnête : nous ne soumettrons pas jeudi, lors du conseil de surveillance, l’hypothèse d’une dernière dérogation pour les néonicotinoïdes. La décision de la Cour de Justice de l’UE (CJUE), datée du 19 janvier, est imparable. » Lundi 23 janvier, à l’issue d’une discussion avec les acteurs de la filière betterave, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a été clair : les néonicotinoïdes font partie du passé. « C’est inattendu, et c’est un coup dur pour le plan de sortie que nous avions bâti », a-t-il indiqué, sous-entendant sans surprise que sans le coup de tonnerre intervenu jeudi, la dérogation était bel et bien envisagée pour la filière betterave en 2023.

Fin précipitée pour les néonicotinoïdes

Le ministre se veut toutefois combatif. Selon lui, la filière betteravière revêt «  un enjeu de souveraineté agricole et industrielle », et il entend bien l’accompagner pour qu’elle n’ait pas à réduire la voilure, ni en 2023, ni par la suite. « Dans les jours qui suivent, nous allons voir ce qu’il est possible d’accélérer dans le cadre du plan national de recherche et d’innovation », a-t-il annoncé. Mais, alors que le PNRI devait initialement permettre aux betteraviers de se passer des néonicotinoïdes pour 2024, le ministre a dû reconnaître : « Il nous manque un an… »

Autre mesure à engager : couvrir les potentielles pertes de rendement dues à la jaunisse sur 2023. « Il est trop tôt pour annoncer des chiffres, des méthodes, mais je peux l’assurer, nous couvrirons la filière. »

Protéger le marché européen

Enfin, Marc Fesneau entend mettre sur la table européenne la question des clauses miroirs. « La décision de la CJUE a une portée européenne, a-t-il rappelé. Elle ne vient pas contrecarrer les plans de la France, mais ceux de tous les États membres. Il faut s’assurer que le marché européen n’accueille pas de betteraves produites grâce à des néonicotinoïdes en traitement de semences, issues de pays tiers. Sinon, c’est de la concurrence déloyale, et l’UE aura tout perdu. »