Le plan eau sera présenté jeudi, selon Christophe Béchu

C’est peut-être bientôt la fin du feuilleton ! Prévue en janvier, puis décalée en mars, la présentation du plan eau du Gouvernement serait imminente. Interrogé à ce sujet par nos confrères de France Inter, le 27 mars 2023, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, a annoncé que le plan serait présenté jeudi 30 mars. Deux jours plus tôt, à l’antenne de France Info, il avait déjà déclaré que le plan « était bouclé » et qu’il serait présenté cette semaine. Comme il l’avait précisé au début du mois, cette feuille de route doit être composée d’une cinquantaine de mesures.

Sur France Inter, le ministre a légèrement esquissé les mesures à venir : « Ce plan aborde des notions de quantité : comment on fait avec moins ; de qualité : seules 44 % des masses d’eau en France sont en bon état écologique ; de gouvernance : nous avons aujourd’hui un système un peu kafkaïen sur la gestion de l’eau ; et de moyens, car il n’y a pas de plan s’il y a pas de finances. Nous allons nous efforcer de jouer sur tous les paramètres. »

Des affrontements dans les Deux-Sèvres

Reste à voir si ces annonces calmeront les tensions sur le terrain. Une nouvelle action, organisée le 25 mars, à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, a donné lieu à de violents affrontements entre les manifestants et la police. Au cœur de la polémique : un projet actuellement en cours de construction, suite à la signature d’un protocole par de nombreuses parties prenantes, fin 2018, pour 16 retenues d’eau. « Ce protocole a été validé par le BRGM, qui analyse le niveau des nappes phréatiques, et qui affirme qui ce projet permettra d’améliorer le débit d’étiage pendant l’été », rappelle Christophe Béchu.

« Ce n’est pas un projet pour remplir le jacuzzi des agriculteurs »

Tout en insistant sur le fait que la construction de retenues d’eau n’était pas « la solution au dérèglement climatique », car pas adaptée à tous les territoires, le ministre de la Transition écologique a néanmoins tenu à clarifier les choses. « J’entends dire qu’il y a un accaparement de l’eau : ce projet n’est pas un projet pour remplir le jacuzzi des agriculteurs, mais pour assurer la production agricole et nous nourrir. » Il dénonce ainsi la « solution hypocrite » qui consisterait à « arrêter de produire pour importer des produits qui viennent de pays qui sont parfois eux-mêmes confrontés à des difficultés hydriques ».

Le ministre de l’Agriculture défend un projet « vertueux »

Alors que les affrontements du 25 mars 2023 à Sainte-Soline (79) ont causé de nombreuses blessures, la Coopérative de l’eau 79, pilote du projet, dénonce dans un communiqué diffusé le 27 mars « le déferlement de violences » et rappelle que «  la manifestation avait été interdite ». De nombreuses dégradations ayant été occasionnées, des poursuites judiciaires vont être entamées. « Une fois de plus, ce rassemblement, qui se voulait pacifique selon les organisateurs, a été le théâtre d’affrontements intolérables. Et une fois encore il a éclipsé l’objet même de la manifestation : le débat sur le partage de l’eau », réagit Thierry Boudaud, le président de la Coop de l’eau. Un point de vue partagé par la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine, qui dénonce également, par voie de communiqué, « les violences inacceptables face à un projet légal et indispensable pour le monde agricole ». Invité sur le plateau de BFMTV, le 25 mars, dans la soirée, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a lui aussi apporté son soutien au projet, le qualifiant de « vertueux ».