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Les pesticides attendus comme critère fort de l’affichage environnemental

Le | Politique

Les débats que posent le futur affichage environnemental remettent sur le devant de la scène l’une des inquiétudes majeures des consommateurs concernant la production de leurs aliments : les pesticides. Un sondage publié le 12 janvier vient le rappeler.

Au micro, Sébastien Locfin, président du collectif En vérité. - © D.R.
Au micro, Sébastien Locfin, président du collectif En vérité. - © D.R.

Lors de ses vœux à la presse est une commande du collectif En vérité, qui fait de la transparence autour des produits alimentaires son cheval de bataille.

Les marques alimentaires veulent sonder le consommateur

La particularité de cette association tient à sa composition : la soixantaine d’adhérents sont des marques alimentaires « de toute taille, représentant tous les types de distribution, y compris des concurrents », présente Sébastien Locfin, président du collectif. De la multinationale Yoplait à la PME Hari&Co en passant par d’aucy ou Alpina Savoie, toutes appellent de leurs vœux la mise en place rapide de l’affichage environnemental. À travers l’enquête de BVA, En vérité souhaitait caractériser la perception de cet enjeu par les Français. Ces derniers s’avèrent très préoccupés par les pesticides.

Pesticides, pesticides et pesticides

Ainsi, 91 % des consommateurs affirment qu’ils consulteraient un indicateur permettant d’évaluer l’utilisation des pesticides. Pour 39 % des répondants, il s’agit même du critère numéro un pour situer l’impact environnemental d’un aliment. BVA a également sondé la réception réservée par les consommateurs au Planet-score. Au-delà de leur avis très favorable à cet affichage qu’ils jugent « simple » (à 87 %) et « utile pour aiguiller leur choix » (à 78 %), les répondants hiérarchisent les critères spécifiques mis en avant. Les usages de pesticides sont encore en tête (39 %), devant les conditions d’élevage (25 %), le climat (13 %) et la préservation la biodiversité (12 %).

L’enjeu phytosanitaire est également très bien placé dans la tête des consommateurs lorsque qu’ils sont interrogés plus globalement sur leurs critères de choix pour un produit, au delà du seul du seul prisme environnemental : l’absence d’additif ou de pesticides se place alors deuxième (20 %), à égalité avec l’origine France, juste derrière l’aspect nutritionnel (22 %).

Le député Sylvain Carrière (Nupes), rapporteur de la loi Climat et résilience, qui pose le cadre du futur affichage environnemental en France, était représenté par l’un de ses collaborateurs, qui a répété ses propos, tenus la veille dans l’hémicycle : « On ne peut pas parler d’affichage environnemental si l’on ne prend pas en compte l’atteinte au vivant. Nous demandons une transparence totale sur les critères du futur affichage environnemental [en matière d’impact des pesticides]. » Une sortie qui vient rappeler l’inconfortable place occupée par les produits phytosanitaires dans l’opinion, aussi bien chez les politiques que les consommateurs.