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Energies renouvelables et eau, deux dossiers prioritaires pour la FNSEA

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Produire de l’énergie ou de l’alimentation sur les terres agricoles ? Pour la FNSEA, la réponse est claire. Le syndicat s’est félicité, le 11 janvier lors des vœux à la presse, du vote de la loi sur l’accélération des énergies renouvelables. Il a également pointé un autre dossier majeur pour 2023 : celui des retenues d’eau.

Jérôme Despey, secrétaire général, et Christiane Lambert, présidente de la FNSEA - © D.R.
Jérôme Despey, secrétaire général, et Christiane Lambert, présidente de la FNSEA - © D.R.

L’année 2023 démarre sur les chapeaux de roue, a indiqué la FNSEA lors de ses vœux à la presse le 11 janvier. Le dossier des énergies renouvelables, source de revenu complémentaire pour les agriculteurs, en fait partie. La FNSEA se félicite du vote le 10 janvier de la loi Accélération des énergies renouvelables, AER, qui va notamment faciliter les procédures.

Opposée au photovoltaïsme au sol

« Elle va cadrer et réguler le développement, jusque-là anarchique, du photovoltaïque au sol, indique Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. La priorité est sur les toits et nous sommes opposés au photovoltaïque au sol. » La FNSEA participe toutefois au travail des chambres d’agriculture, mené dans dix départements, pour identifier les terres en friches depuis plus de dix ans. « Ce sera uniquement sur ces terrains validés qu’il y aura du photovoltaïsme au sol », explique-t-elle.

Agrivoltaïsme, « la technique a fortement évolué »

Le syndicat agricole se félicite également de la définition de l’Ademe de l’agrivoltaïsme qui insiste sur la compatibilité entre la production alimentaire et de l’énergie. « La technique a énormément évolué en cinq ans et nous y sommes favorables, poursuit la présidente de la FNSEA. L’agrivoltaïsme se développe en viticulture et en arboriculture où il y a aussi des bénéfices pour protéger des aléas climatiques. » En céréales, la FNSEA suit de près une expérimentation d’agrivoltaïsme de huit hectares en Haute-Saône.

Mobilisée sur les retenues d’eau

Le climat est également une préoccupation forte du syndicat agricole pour 2023. « Le niveau de température de ces trois dernières semaines a amené les cultures du stade hivernal à un stade printanier, explique Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA. On souhaite du froid prochainement pour le repos végétatif, sinon, cela sera une catastrophe en février. »  Déjà les exploitants s’adaptent. « Il n’y a plus d’agriculteurs climatosceptiques, insiste Christiane Lambert. Les semis sur les cultures d’hiver sont en hausse de 6 % et il y a moins de cultures de printemps car c’est trop risqué. »

Le contexte actuel n’est qu’un exemple des aléas climatiques de plus en plus fréquents. « Le CGAAER a conclu que les accidents climatiques vont coûter trois milliards d’euros d’ici à 2050 », poursuit Jérôme Despey. Les retenues d’eau seront un gros dossier en 2023 pour le syndicat pour assurer l’accès à l’eau. Il s’insurge contre les destructions des retenues hivernales, dans des territoires où la concertation avait pourtant eu lieu. La FNSEA garde espoir : elle tient du ministère de l’Agriculture la promesse que les conclusions du Varennes de l’eau restent valables, notamment celle de faciliter la réalisation des retenues d’eau.