Les pesticides de nouveau sous les feux de la rampe
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Loi d’avenir agricole en discussion au Parlement oblige, l’actualité relative aux pesticides et à leur impact sur la santé et l’environnement ne désenfle pas. Le 30 janvier, une conférence de presse était organisée au Sénat pour présenter l’appel, signé par près de 1 200 médecins de France métropolitaine et des Antilles, mettant en garde contre la dangerosité des pesticides. Ce même jour, un colloque « Pesticides : santé et biodiversité » se tenait à l’Assemblée nationale, et Générations futures publiait un communiqué pour informer qu’une nouvelle étude de Gilles-Eric Séralini « montre les grandes insuffisances de l’évaluation qui ne prend en compte que les effets de la substance active - seule - pour la toxicité chronique ». Un communiqué aussitôt suivi d’une réaction d’Eugénia Pommaret, directrice générale de l’UIPP, qui demande officiellement, au nom de l’Union des industries de la protection des plantes, « une expertise neutre de cette étude par les autorités compétentes afin d’en juger la qualité et la pertinence pour la santé humaine ». Eugénia Pommaret rappelle par ailleurs que « les produits mis en vente (substances plus co-formulants) sont évalués au préalable dans le cadre de la réglementation européenne », que les études « doivent confirmer l’absence d’augmentation significative de la toxicité de la formulation par rapport à la toxicité de la substance active seule », et que « les co-formulants (anti-mousse, mouillants…) sont encadrés, comme toute substance chimique, par la règlementation Reach ». Des pesticides de plus en plus encadrés Philippe Martin, ministre en charge de l’écologie, a quant à lui tenu à rappeler, lors de son discours d’ouverture de la journée à l’Assemblée nationale, les nombreuses actions conduites par le Gouvernement pour réduire l’emploi et l’impact des pesticides : adoption récente de la proposition de loi visant à interdire les pesticides en zones non agricoles ; plan Ecophyto qui sera évalué et révisé en 2014 ; élargissement de l’assiette de la redevance pour pollutions diffuses en cours d’élaboration ; appui à l’Institut technique de l’agriculture biologique pour l’homologation de préparations naturelles ; promotion du biocontrôle renforcée dans le projet de loi d’avenir ; expérimentation du dispositif de certificats d’économies de pesticides à venir… sans oublier le Plan national santé et environnement 2 qui prévoit de développer entre autres les connaissances sur la contamination globale de la population par des pesticides, et la future stratégie nationale « Perturbateurs endocriniens ».