L’Europe n’est pas préparée à faire face aux risques climatiques, selon l’AEE

« L’Europe n’est pas préparée à faire face à l’augmentation rapide des risques climatiques », alerte l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) dans son rapport European climate risk assesment (Eucra) publié le 11 mars 2024. Sur les productions végétales, les auteurs pointent les risques liés à la chaleur et à la sécheresse. « Ils ont déjà atteint un niveau critique dans le sud de l’Europe, mais les pays d’Europe centrale sont eux aussi menacés », indiquent-ils.  Plus précisément, le rapport estime que les sécheresses prolongées qui touchent de vastes zones constituent un risque important pour les productions végétales, la sécurité alimentaire, et l’approvisionnement en eau potable. « Cela menace finalement l’accès à des aliments nutritifs à un prix abordable pour une partie de la population », indique l’Agence.

Une transition vers les protéines végétales

Pour l’AEE, une solution consisterait à adopter une transition des protéines d’origine animale vers des protéines d’origine végétale cultivées de manière durable, même partielle. « Cela réduirait la consommation d’eau dans l’agriculture et la dépendance envers les importations d’aliments pour animaux », poursuit l’Agence. Elle préconise également le soutient à des cultures et des variétés plus résistantes à la sécheresse, à des outils de gestion des risques et d’aide à la décision, ainsi qu’à des pratiques qui améliorent la résilience des écosystèmes. L’Agence estime par ailleurs que les principaux risques climatiques identifiés présentent encore de nombreuses lacunes en termes de connaissances.

Des politiques pour une alimentation abordable

Pour l’AEE, la Politique agricole commune ne répond ni aux risques climatiques ni aux besoins d’adaptation de l’agriculture. Elle estime également que les politiques sociales devraient garantir l’accès à des régimes alimentaires nutritifs et abordables, notamment pour les groupes défavorisés. Enfin, le rapport Eucra vise à soutenir l’identification des priorités politiques liées à l’adaptation au changement climatique et aux secteurs sensibles au climat.