L’AEE appelle à des efforts supplémentaires sur les usages de pesticides
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Pour l’Agence européenne de l’environnement (AEE), l’UE doit accentuer ses efforts pour limiter les usages de produits phytosanitaires. C’est ce qui ressort d’un document publié le 26 avril, synthétisant un grand nombre de récentes études abordant différents chapitre du dossier des pesticides en Europe.
Dans un rapport d’une trentaine de pages publié le 26 avril, l’Agence européenne de l’environnement (AEE) dresse une série de constats sur l’utilisation des pesticides en Europe. Le document, intitulé « Comment les pesticides affectent la santé humaine et les écosystèmes en Europe », prend la forme d’un résumé des dernières connaissances en matière de pesticides. L’AEE s’appuie sur plus d’une centaine de publications, dont certaines de son cru, s’intéressant aussi bien aux volumes de pesticides vendus dans l’UE qu’à leur présence dans l’environnement ou dans l’organisme des Européens.
S-métolachlore, à nouveau pointé du doigt
Le chapitre dédié à l’eau fait écho à l’actualité française, puisqu’il met en évidence qu’en 2020, un ou plusieurs pesticides ont été détectés « au-dessus des seuils d’effet ou de qualité » sur 22 % des sites de surveillance des eaux de surface signalés en Europe. L’AEE précise que le s-métolachlore et ses métabolites, et l’imidaclopride (de la famille des néonicotinoïdes) présentent le nombre plus élevé de dépassements. Plus de 80 % des sols agricoles testés dans une étude de 2019 contenaient des résidus de pesticides, tandis que 58 % contenaient des mélanges de deux pesticides ou plus.
« Possible de réduire la dépendance », selon l’AEE
Un très grand nombre d’autres chiffres sont listés dans le document, qui conclut : « Atteindre les objectifs liés aux pesticides fixés dans la stratégie De la ferme à la table nécessitera des efforts supplémentaires importants. » L’Agence européenne de l’environnement estime possible de réduire la dépendance aux pesticides tout en maintenant les rendements des cultures en promouvant « des modèles d’agriculture alternatifs, tels que l’agroécologie, les cultures intermédiaires, la conservation des sols et la diversification des cultures ».
Pan Europe rebondit sur le rapport de l’AEE
Cette publication de l’AEE télescope un autre rapport, publié le lendemain par l’ONG Pesticide action network Europe. Pan Europe s’y penche sur les recommandations formulées par la Commission PEST du Parlement européen, votées par les eurodéputés en janvier 2019. L’association estime que sur 116 mesures, 28 % n’ont été « que partiellement ou insuffisamment mises en œuvre » et 57 % n’ont « pas, ou à peine, été mises en œuvre ».