L’objectif de 15 % de bio en 2022 ne sera pas atteint selon Julien Denormandie
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Lors d’une interview sur le plateau de BFMTV/RMC, le 21 avril, le ministre de l’Agriculture a indiqué que seuls 12,5 % de la SAU serait convertie en bio en 2022, pour un objectif initial de 15 %. Le ministre s’est également prononcé sur la rémunération des producteurs et l’étiquetage de l’origine de la viande dès cet été en restauration collective.
Adopté en 2018, le plan Ambition bio fixait l’objectif, pour 2022, d’avoir converti à l’agriculture biologique 15 % des surfaces agricoles françaises. Selon Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture, cette ambition ne sera pas atteinte. « Nous serons à 12,5 % je pense », a-t-il indiqué, le 21 avril, sur le plateau de BFMTV/RMC. Mettant en avant le temps nécessaire des transitions et un possible manque d’accompagnement, il a toutefois insisté sur le fait que ce chiffre représenterait une augmentation de 50 % des surfaces cultivées en bio par rapport à 2017. « J’entends ici et là que ce n’est pas assez, d’autres peuvent reconnaître qu’il y a eu une transition comme jamais », pose le ministre.
Ne pas opposer agriculture et environnement
Interrogé sur le milliard d’euros demandé par la Fnab, pour le bio, dans le cadre de la Pac, Julien Denormandie a rappelé que les discussions au niveau national et européen étaient encore en cours. Et qu’une telle enveloppe nécessiterait de « prendre » du budget sur d’autres cultures. Le ministre a par ailleurs appelé à « arrêter » d’opposer « les vertueux qui font du bio », contre « les mauvais » pratiquant d’autres techniques de cultures, en prenant en exemple de systèmes alternatifs l’agriculture de conservation des sols ou la Haute valeur environnementale. « C’est absurde, les agriculteurs vivent de l’environnement, arrêtons ce simplisme blanc ou noir. »
Une proposition de loi sur la rémunération des agriculteurs en juin
Le ministre a par ailleurs évoqué d’autres sujets que l’agriculture biologique. Sur le sujet de la rémunération des agriculteurs, il a annoncé une proposition de loi, type « Egalim 2 », qui devrait être débattue à l’Assemblée nationale à partir de juin. « Les industriels et la grande distribution négocient entre eux sur le dos des agriculteurs. Cette nouvelle loi vise à préserver le prix de la matière première agricole, dans le cadre de contrats, en changeant les règles du jeu de cette relation commerciale à trois. »
Origine des viandes
Enfin, concernant l’enjeu de l’origine des produits, Julien Denormandie a indiqué, qu’à partir de cet été, l’indication de l’origine de la viande dans la restauration collective sera obligatoire. Des travaux sont en cours pour que cela soit également le cas pour les produits transformés.