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Macron veut « un plan de protection et d’avenir pour l’agriculture à horizon 2040 »

Le | Politique

Quelques heures avant l’ouverture officielle du Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron s’est engagé, auprès des représentants syndicaux, à réunir l’ensemble des parties prenantes d’ici à trois semaines, pour bâtir une vision commune de l’avenir de l’agriculture. Il est également revenu sur le dossier des produits phytosanitaires, de la gestion de l’eau et des normes européennes.

Macron veut « un plan de protection et d’avenir pour l’agriculture à horizon 2040 »
Macron veut « un plan de protection et d’avenir pour l’agriculture à horizon 2040 »

Le Salon de l’agriculture a ouvert ses portes le 24 février dans un contexte chahuté, lié aux manifestations des agriculteurs. Emmanuel Macron, président de la République, a inauguré l’édition 2024 avec quelques heures de retard. Il s’est entretenu avec les représentants syndicaux et une cinquantaine d’agriculteurs, avant l’inauguration officielle.  À l’issue de ces rencontres, il a annoncé réunir, dans trois semaines, l’ensemble des syndicats, des filières et des parties prenantes pour consolider les mesures d’urgences, les engagements nationaux et européens et bâtir un plan de protection et d’avenir pour l’agriculture française et européenne à l’horizon 2040. Il sera ensuite décliné par filière et par territoire avec des contrats, selon une méthode précise, a-t-il indiqué. Le Premier ministre fera ensuite des points avec les syndicats tous les mois.

« Celui qui vend des produits phytosanitaires ne peut pas être celui qui accompagne »

Du côté phytosanitaire, Emmanuel Macron a réaffirmé la suspension du conseil stratégique phytosanitaire (CSP) pour trouver « une mesure plus pragmatique, qui s’adaptera par filière et par territoire ». Il a parlé d’un contrat d’avenir pour accompagner les agriculteurs qui veulent sortir des produits phytosanitaires. La formule actuelle est trop coûteuse et ne fonctionne pas, précise-t-il. Cet accompagnement pourra être fait par une coopérative, une Chambre d’agriculture, ou autre selon les cas. Toutefois, Emmanuel Macron a insisté sur le fait que « celui qui vend des produits phytosanitaires ne peut pas être celui qui accompagne. « Cela s’appelle un conflit d’intérêt », a-t-il indiqué, validant ainsi le principe de la séparation de la vente et du conseil phytosanitaire.

Des dérogations plus rapides

Il entend poursuivre l’harmonisation de l’autorisation des molécules au niveau européen. « L’Anses a interdit des molécules plus vite que la musique, a-t-il indiqué. Nous voulons aller au même rythme au niveau européen et français. » Le ministère de l’Agriculture a déclaré mettre en place une charte d’engagement avec des délais plus courts sur l’obtention des dérogations. Pour cela, le gouvernement a expliqué vouloir décentraliser le travail.  L’objectif : des dérogations « simples, rapides et plus près du terrain ».

Eau, prioriser l’usage de l’agriculture

Sur la gestion de l’eau, Emmanuel Macron entend bâtir des plans d’adaptation par filière et par territoire où l’agriculture et l’alimentation serait un usage priorisé. « Nous allons accélérer les sorties de projet, nous en avons plus d’une centaine en cours », a-t-il ajouté.

Il a également insisté sur la simplification des normes européennes, se félicitant d’avoir obtenu la dérogation sur les jachères. « Nous devons pouvoir ouvrir les éco-régimes ainsi que nos critères de la Pac pour produire plus », a-t-il soutenu.