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Mercosur, l’accord qui inquiète les agriculteurs et les ONG

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La Commission européenne a signé l’accord commercial avec le Mercosur, le 28 juin au soir, en discussion depuis vingt ans. « C’est un moment historique », s’est félicité Jean-Claude Junker, le président de la Commission européenne. Pourtant, cet accord, qui concerne plus de 770 millions de consommateurs et 18 000 milliards d’euros de PIB, inquiètent les agriculteurs, qui craignent une concurrence déloyale, notamment du fait d’une agriculture moins exigeante sur le plan écologique. Les ONG sont préoccupées par les conséquences sur l’environnement, notamment au Brésil. « Nous appelons les chefs d’États et de gouvernements à prendre une décision forte en nommant un nouveau président de la Commission, qui sera capable de fermer cette boîte de Pandore, protéger l’agriculture européenne et respecter les attentes de la société civile », a indiqué Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca.

Des pesticides et médicaments interdits dans l’UE

« Le modèle agricole des pays du Mercosur ne peut pas être comparé avec le modèle européen, insiste la FNSEA dans un communiqué du 28 juin. Les tailles de troupeaux de milliers de têtes, des exploitations de plus de 2000 hectares, l’usage de produits phytosanitaires ou de médicaments vétérinaires interdits en Europe sont monnaies courantes. Comment peut-on imaginer demander à l’agriculture européenne de se montrer compétitive face à ce genre de concurrence ? L’incohérence totale de la politique commerciale avec les politiques agricoles, sanitaires ou environnementales est flagrante. »

Un volet sur le développement durable

Phil Hogan s’est montré rassurant. « Cet accord est juste et équilibré et offre des opportunités aux deux parties, y compris les agriculteurs européens », a-t-il indiqué. Bruxelles met en avant que l’accord inclût un chapitre sur le développement durable qui couvrira des domaines comme la conservation des forêts, le respect des droits des travailleurs et la promotion d’un comportement responsable des entreprises. Les pays du Mercosur se sont également engagés « à mettre en œuvre efficacement l’accord de Paris sur le climat ». Reste à savoir si cela suffira à calmer les craintes des agriculteurs et des ONG…

Le traité doit désormais être ratifié par le parlement des 27 pays européens.