Négociations commerciales, stopper la spirale déflationniste
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Le 27 février, deux jours avant la fin des négociations commerciales annuelles sur les marques nationales avec les grandes enseignes de la distribution, le constat présenté sur le stand de Coop de France, au Sia, était amer. Sept lois en vingt ans, dont trois textes sur les trois dernières années n'y auront rien fait. Le rapport de force peine toujours à s'équilibrer. « La spirale baisse des prix, baisse d'activité, baisse des emplois tue nos territoires », s'indigne Pascal Viné, délégué général de Coop de France. En parallèle le gain par consommateur est de 3 euros/mois, dans un budget qui ne cesse de baisser et sur un marché sans repères. « La LME (1) porte en son sein une spirale déflationniste », estime Dominique Chargé, président de la section agroalimentaire. Coop de France veut opposer à ces négociations presque exclusivement centrées sur le prix une approche créatrice de valeur. « La situation pour nos coopératives sera très difficile sur 2016, commente Pascal Viné, contrairement à ce que l'on pourra observer dans des entreprises qui ont un sourcing international. » Coop de France oppose à cette logique destructrice la volonté de voir réviser en profondeur la LME, la fin des comparateurs de prix. Tout ne se joue pas cependant dans les boxes de négociations des sept centrales d'achats en France. La reconquête de la valeur passe aussi par un renforcement du poids des agriculteurs dans les filières, le développement des circuits courts et la présence, également à l'international.
(1) Loi de modernisation de l'économie
Photo : Pascal Viné, délégué général, Dominique Chargé, président de la section
agroalimentaire et Rachel Blumel, directrice de Coop de France Agroalimentaire.