Neuf ONG claquent la porte du Cos Écophyto
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Dans une déclaration commune diffusée le 12 février à l’occasion du Comité d’orientation et de suivi, COS, du plan Écophyto, neuf ONG reviennent sur les fondamentaux de cette stratégie de réduction des pesticides.
Dénonçant des « décisions unilatérales », neuf ONG (Générations futures, Alerte des médecins sur les pesticides, Fondation pour la nature et l’homme, France nature environnement, Générations futures, Humanité et biodiversité, Ligue de protection des oiseaux, Réseau environnement santé, WWF France) ont quitté, dès le début de la réunion, le Comité d’orientation et de suivi, COS, du plan Écophyto, le 12 février. Il s’est rassemblé en présence des ministres du Travail, de l’Agriculture, de la Transition écologique, et de l’Enseignement supérieur. Une réunion sous haute pression, suite à l’annonce du Premier ministre de faire une pause dans la stratégie de réduction d’usage des pesticides.
Ces ONG avaient prévu de lire, en début de séance, une déclaration commune, ce qui n’a pas été autorisé par Marc Fesneau.
« Le vrai problème des agriculteurs, ce n’est pas ce plan qui vise à réduire de 50 % l’usage des pesticides, mais c’est l’absence d’une juste rémunération, les importations non soumises aux normes européennes, les effets du changement climatique », indiquent les ONG dans la déclaration. Elles mettent en avant plusieurs points centraux.
Nodu et HRI 1
Le collectif défend le Nodu par rapport au HRI 1 : « entre 2011 et 2021, le choix du Nodu indique une hausse de 3 % alors que le HRI 1 serait lui à la baisse de… 32 % pendant la même période ! (…) Le Nodu doit être conservé, car cet indicateur d’usage, reposant sur le nombre de traitements phytosanitaires effectués, est pertinent pour mesurer la dépendance de notre agriculture aux pesticides, avec les impacts sur la biodiversité, l’environnement et la santé qui y sont liés. Si un autre indicateur d’impact peut être utile pour une comparaison entre pays de l’Union européenne, celui-ci devrait alors rester un complément au Nodu, et non le remplacer. »
Pesticides et santé humaine
« Il est indispensable de publier chaque année le nombre de maladies professionnelles des pesticides inscrites dans les tableaux de maladies professionnelles des régimes de sécurité sociale reconnues, incidence et prévalence, ainsi que celles reconnues par le fonds d’indemnisation des victimes des pesticides le FIVP dont les enfants issus de grossesse exposées professionnellement », indiquent les ONG.
Pesticides et biodiversité
Pour les ONG, « les pesticides causent un préjudice écologique sans précédent. ». Les organisations attendent que la future stratégie Écophyto propose des actions fortes autour de la protection des zones sensibles pour la ressource en eau et la biodiversité, « à savoir des obligations de restriction des usages de pesticides ».
Elles insistent par ailleurs sur l’accompagnement des collectifs d’agriculteurs, qu’elles considèrent comme « le parent pauvre de la nouvelle stratégie ». Dans ce cadre, elles rappellent les bons résultats des fermes du réseau Dephy.
« Bien sûr nous restons ouverts à un vrai dialogue sur des bases saines et respectueuses de chacun, concluent les ONG. Nos organisations sollicitent donc un échange au plus vite avec le Premier ministre et ses ministres concernés afin de renouer le dialogue avec la société civile et un retour sur les fondamentaux de ce qu’était Écophyto : un plan pour réduire (vraiment) de 50 % l’usage des pesticides et ce au plus vite, car l’agriculture de demain sera écologique ou ne sera pas ! »